Livry-Gargan et le PLUi, un apparent sabotage de l’enquête publique ?

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

le 25 juin 2024

Livry-Gargan et le PLUi, un apparent sabotage de l’enquête publique ?

Livry Participatif souhaite alerter sur les conséquences du début de la destruction du parc Georges Clemenceau quant au respect de la procédure d’enquête publique : mépris ou sabotage ? Un élément s’ajoute à ce questionnement : l’organisation d’un conseil municipal lors de la tenue d’une des deux réunions publiques de l’enquête publique PLUi, empêchant les Livryens d’assister et de s’informer lors de ces événements de démocratie publique locale.

Début de la destruction des arbres du parc Georges-Clemenceau

La première phase de la destruction du parc Georges-Clemenceau a commencé aujourd’hui. Force est de constater que cette action témoigne de mépris significatifs de la part du maire de Livry-Gargan :

  • Mépris pour la démocratie participative, la concertation et l’enquête publique PLUi : Cette décision unilatérale a été prise sans concertation préalable avec les Livryens et sans réelle information de la part des décideurs. Concertation publique pourtant mise en exergue lors des réunions de quartier, lesquelles n’ont pas vu l’annonce de la destruction de ce parc. Et mépris de fait, des recommandations éventuelles des commissaires enquêteurs à qui il n’a pas été laissé le temps de prendre connaissance des éléments qui leur seraient transmis par les citoyens, qu’ils soient personnes morales ou physiques et les associations environnementales.

  • Mépris de l’avis du préfet : En 2015, le préfet rappelait l’inexactitude du PLU de Livry-Gargan en matière de risques géotechniques et environnementaux.

  • Mépris de ses propres recommandations en matière de biodiversité aviaire en acceptant la destruction d’arbres pendant la période de nidification, coupant ainsi la population aviaire environnante de source de nourriture indispensable au nourrissage des oisillons. Et mépris de la sauvegarde des hérissons : Espèce pourtant en danger, les témoignages de riverains nous ayant permis d’établir que ce parc constituait une zone de reproduction. Ces points étants particulièrement prégnants pour une ville portant le label « Ville amie des animaux ».

  • Mépris des trames vertes, blanches, noires et brunes préconisées par le SDRIF-E.

  • Mépris des risques géotechniques : pourtant avérés comme le constatent divers effondrements récents et plus anciens dans le secteur (chemins des postes, carrières de Vaujours, immeubles Philippe-Lebon etc.).

  • Mépris de l’avis du CEREMA sur les risques géotechniques pourtant avérés et de récentes expertise judiciaire confirmant les risques sur le quartier. La mairie a pourtant récemment demandé une subvention visant à financer de nouvelles études du CEREMA en ville.

  • Mépris de la concertation sur la clinique Vauban, offrant aux personnes désirant sa suppression l’argument de l’existence d’un futur centre médical avancé par le maire. Rappelons que ce centre, tel que présenté lors des conseils municipaux, recevrait des professionnels de secteur 2 dans un secteur proche d’un quartier désormais classé prioritaire (QPV). Quid des populations n’ayant pas les moyens de se soigner ? Et, en outre, face à la proximité du centre municipal de santé, ne voit-on pas les prémices de la mort lente de celui-ci ?

  • Mépris des futurs habitants de logements sociaux coincés entre une déchèterie, un cimetière et une route à fort passage.

  • Mépris des risques microclimatique en supprimant un espace à fort potentiel d’îlot de fraîcheur dans une zone déjà entourée d’îlots de chaleur, selon les cartes de l’institut Paris Région, que ce projet immobilier ne fera qu’aggraver.

  • Mépris du patrimoine livryen en détruisant le dernier vestige de l’ancien parc du château. L’existence d’opérations archéologiques futures prouve qu’il eût été préférable de mener celles-ci avant la destruction du site sur le plan environnemental.

  • Mépris de la vérité, comme le confirmait la vidéo diffusée par le maire sur le parc Clemenceau, affirmant dos tourné à la route qu’il n’y avait aucun arbre sur la parcelle.

Quid des responsabilités ? Monsieur le Maire a récemment expliqué sur ses réseaux que le déclassement de la quasi-totalité du patrimoine bâti et environnemental visait à les « protéger » (sic). Nous avons désormais une vision précise du futur de Livry-Gargan si ces déclassements sont validés. Monsieur le Maire, qui explique agir « en responsabilité », est-il prêt à assumer a titre personnel ces décisions en cas de réalisation des risques dont il a été avisé ?

L’avenir des parcs de Livry-Gargan : Le parc Georges-Clemenceau détruit, quid des autres parcs de la ville déclassés des séquences paysagères dans le nouveau PLUi ? Rappelons que le PLUi prévoit la construction de nouveaux logements bien au-delà des obligations réglementaires.

Contacts :

Mail : livry.participatif@gmail.com

Site internet : livryparticipatif.fr

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Délibération du conseil municipal : valorisation et conventionnement des Associations livryennes ?

Le Conseil Municipal de la commune de Livry-Gargan a récemment pris connaissance du rapport d’observation définitive de la Chambre Régionale des Comptes d’Île-de-France ; à la suite de quoi, il a par délibération voté et fixé le 16 février 2023 une tarification du coût horaire des équipement sportifs et des salles municipales mis à la disposition des associations. Chronologie des fait, retour sur le processus de décision, explication et contextualisation.

Fin 2022, la chambre régionale des comptes d’Île-de-France publiait le rapport d’observation définitive pour la commune de Livry-Gargan, l’institution adressait quatre recommandations de régularité et trois recommandations de performance, la première concernant la valorisation des mises à disposition aux associations étant ainsi rédigée :

« Recommandations de régularité 1 : Quantifier la valeur des mises à disposition aux associations et en tirer les conséquences pertinentes en termes de conventionnement, conformément aux articles 9-1 et 10, al. 3, de la loi n° 2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations »

1. Contexte associatifs local :

Les associations ont joué un rôle crucial dans la vie sociale nationale et local depuis le 19ème siècle (Société des amis de Livry, Réveil de Livry, etc…) accompagnant de profonds changements, liés à l’industrialisation et l’urbanisation. Les associations ont ainsi permis de répondre à des besoins sociaux non satisfaits par les institutions classiques. Des associations caritatives et religieuses se sont développées puis des associations professionnelles, sportives ou de loisirs. Les années 1960 et 1970 sont marquées par une forte mobilisation associative. Aujourd’hui, les associations continuent de jouer un rôle important dans la vie sociale française et dans la vie sociale livryenne par la mise en place de politiques publiques, la défense de droits ou la promotion de la culture. Leur engagement est facteurs de cohésion sociale et de participation citoyenne.

A Livry-Gargan, la chambre régionale des comptes note que les subventions aux associations ne connaissent que peu de variations entre 2014 et 2018 (1.800.000 € par an) et augmente significativement en 2019 (2.300.000 €). La chambre relève ainsi que la commune respecte l’obligation de conventionnement pour les associations bénéficiant de subventions supérieures à 23 000 € (à Livry-Gargan la municipalité applique cette disposition dès le seuil de 10 000 € franchie). Néanmoins, elle note que les équipements municipaux (gymnase, espaces polyvalents, terrains de sport, salles de réunion) sont mis à disposition à titre gratuit au profit d’associations non conventionnées sans aucune valorisation (c-à-d. sans que celle-ci soit ne comptabilisé à titre de subvention en nature).

2. Une valeurs ajoutées certaine :

Il est à noter que les associations peuvent apporter une grande valeur ajoutée pour les villes en contribuant au renforcement de la cohésion sociale, à l’amélioration de la qualité de vie des habitants, à la participation citoyenne et à un certain dynamisme économique.

  • Le renforcement de la cohésion sociale : elles contribuent à renforcer le tissu social d’une ville en offrant des espaces de rencontres, de partage et d’entraide entre les individues.
  • L’amélioration du cadre de vie : elles agissent sur des domaines variés notamment environnementaux, culturels, sportifs, l’éducation, etc, elles proposent ainsi, souvent des initiatives novatrices.
  • La participation citoyenne : elles jouent un rôle important dans l’engagement citoyen et la participation démocratique, relayant les préoccupations et proposant des solutions pour améliorer la vie locale en sensibilisant les citoyens aux enjeux locaux.
  • La dynamisation économique : elles favorisent l’entrepreneuriat social et solidaire. Elles peuvent encourager la création d’activités économiques durables et responsables, générant potentiellement des emplois en ville.

3. Enjeux du prêt de salles aux associations :

Le prêt de salles aux associations est un enjeu crucial pour la vie associative à Livry-Gargan. Les associations ont besoin de locaux pour mener à bien leurs activités, représentant dans la ville une multitude de typologies différentes allant des clubs sportifs aux associations culturelles et caritatives. Le coût de la location de locaux peut s’avérer prohibitif pour de nombreuses associations, rendant le prêt de salles par les acteurs institutionnels essentiels afin de garantir leur pérennité et favoriser l’inclusion sociale. De plus, le prêt de salles est un levier pour renforcer l’attractivité d’un territoire et dynamiser la vie associative locale, contribuant ainsi au développement de la vie économique, sociale et culturelle du territoire.

En somme, le prêt de salles permet de faciliter l’accès à des activités pour les citoyens et est un enjeu majeur pour de nombreuses associations, leur permettant de mener à bien leur mission en faveur de l’intérêt public. Cette mise à disposition peut également favoriser l’organisation d’événements à caractère citoyen, tels que des débats, des assemblées générales, des réunions d’information, ou encore des actions de solidarité. Ces événements contribuent à renforcer la participation citoyenne, à encourager l’engagement bénévole, et à favoriser la démocratie locale.

4. Recommandation de régularité de la chambre régionale des comptes

Une décision du maire :

Bien que les municipalités puissent mettre à disposition des salles aux associations. Le maire est seul compétent pour prendre la décision de prêt, sans avoir besoin d’interroger le conseil municipal. Il doit néanmoins tenir compte des nécessités de l’administration des propriétés communales, du fonctionnement des services et du maintien de l’ordre public.

Les principes d’égalité et la liberté de réunion :

Les pouvoirs du maire ne sont pas absolus et le principe d’égalité de traitement des usagers doit être respecté. Il ne peut pas refuser la mise à disposition d’un local à une association ou un parti politique en raison de sa nature politique ou associative, car cela constituerait une atteinte à la liberté de réunion et d’association.

Cas du refus :

Le maire peut refuser une demande si elle est motivée par les nécessités de l’administration du domaine communal, du fonctionnement des services, du maintien de l’ordre public ou pour un motif d’intérêt général.

En somme, bien que les municipalités puissent prêter des salles aux associations, elles doivent garantir l’égalité de traitement. C’est ainsi que les municipalités peuvent contribuer à la vie associative de leur territoire, en garantissant un environnement favorable et équitable pour toutes les associations. En cas de refus arbitraire et discriminatoire, une association ou un parti politique est fondé pour contester cette décision devant le juge administratif.

5. Recommandation de régularité de la chambre régionale des comptes :

Comme précédemment indiqué, dans sa recommandation, la chambre régionale des comptes d’Île-de-France rappelle que si la commune de Livry-Gargan respecte l’obligation de conventionnement pour les associations bénéficiant de subventions supérieures à 23 000 €, les équipements municipaux mis à disposition au profit d’associations non conventionnées ne bénéficie d’aucune valorisation de ces mises à disposition à ce jour.

La chambre régionale rappelle ainsi la loi n° 2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations :

  • Article 9-1 : Constituent des subventions, au sens de la présente loi, les contributions facultatives de toute nature, valorisées dans l’acte d’attribution, décidées par les autorités administratives et les organismes chargés de la gestion d’un service public industriel et commercial, justifiées par un intérêt général et destinées à la réalisation d’une action ou d’un projet d’investissement, à la contribution au développement d’activités ou au financement global de l’activité de l’organisme de droit privé bénéficiaire. Ces actions, projets ou activités sont initiés, définis et mis en œuvre par les organismes de droit privé bénéficiaires.
  • Article 10, alinéa 3 : Les demandes de subvention présentées par les associations auprès d’une autorité administrative ou d’un organisme chargé de la gestion d’un service public industriel et commercial mentionné au premier alinéa de l’article 9-1 sont établies selon un formulaire unique dont les caractéristiques sont précisées par décret.

Lors du conseil municipal du 16 février 2023, il a été demandé aux conseillers municipaux d’approuver la création d’une grille de tarifs des coûts horaires des équipements sportifs et des salles municipales mis à la disposition des associations dans le but de valoriser les avantages en nature.

6. Quid de la « Valorisation » ?

La valorisation d’un service en terme de finance ou comptable consiste à déterminer la valeur économique d’un service. Cela implique de mesurer le coût des ressources utilisées pour fournir le service, ainsi que le revenu potentiel que le service peut générer.

Plus précisément, la valorisation d’un service peut être déterminée par plusieurs méthodes, notamment :

  • La méthode des coûts : cette méthode consiste à évaluer la valeur d’un service en calculant les coûts directs et indirects liés à sa production et à sa prestation.
  • La méthode du marché : cette méthode consiste à évaluer la valeur d’un service en comparant les prix pratiqués pour des services similaires sur le marché.
  • La méthode du revenu : cette méthode consiste à évaluer la valeur d’un service en se basant sur les revenus qu’il peut générer.

En termes comptables, la valorisation d’un service est importante car elle permet de déterminer le coût de production du service, le chiffre d’affaires généré et la rentabilité de l’activité de service. Cela permet aux organismes de prendre des décisions éclairées sur la manière d’allouer leurs ressources.

7. Quid du formulaire de demande ?

L’Etat propose, un  » formulaire unique de demande de subvention(s)  » ou dossier commun de subvention, institué par les textes susmentionnés. Dans sa circulaire n°5193/SG du 16 janvier 2007 relative aux subventions de l’Etat aux associations et conventions pluriannuelles d’objectifs, le Premier ministre rappelle que ce dossier  » doit être utilisé par l’ensemble des administrations de l’Etat », et qu’il  » convient également d’encourager les collectivités territoriales à s’en inspirer et à y recourir « .

Conclusion :

  1. Le prêt de salles aux associations est un enjeu majeur pour la vie associative et le développement local.
  2. Les municipalités ont un rôle crucial à jouer dans ce domaine, en offrant des locaux adaptés aux besoins des associations
  3. À Livry-Gargan, depuis janvier 2023, les avantages en nature de type « mise à disposition des salles » sont valorisés.
  4. Ces demandes de subvention en nature devraient être en toute logique établie selon le formulaire unique Cerfa 12156*06 garantissant le principe d’égalité de traitement des usagers

Nb : Comme le souligne le rapport de la chambre régionale des comptes d’Île-de-France, pareillement à de nombreuse communes franciliennes, Livry-Gargan s’est doté sur la dernière décennie de Conseils de quartier, et d’un CESEL, nous noterons toutefois que ces acteurs ne répondent pas à la définition des lois de 1901 et 1905.

Ressources :

Références :

Création d’un Observatoire indépendant de la démocratie participative et des quartiers sur Livry-Gargan

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

le 7 décembre 2022

A l’initiative de conseillers de quartiers démissionnaires, « Livry-Participatif », association citoyenne œuvrant à promouvoir la démocratie participative et les quartiers de Livry-Gargan est née.

Création d’un Observatoire indépendant :

Suite à l’alerte lancée en octobre dernier par la démission de 25 membres des conseils de quartiers (soit près d’un conseiller sur deux, dont quatre présidents sur cinq), plusieurs membres démissionnaires se sont constituéS en association afin que leur action ne soit pas lettre morte.

Une « démocratie participative » fragile :

Le fonctionnement des instances de démocratie participative (Conseils de quartiers, CESEL, …) est malheureusement entravé par des problèmes de communication, le non-respect par la mairie des règlements intérieurs et de la charte des conseils de quartiers, l’absence de budget et l’impossibilité de travailler dans les conditions normales de bon fonctionnement de ces instances. Ces éléments, qui fragilisent fortement la démocratie participative et le débat citoyen, ont rendu nécessaire la création d’un observatoire indépendant.

Moyens d’actions :

Afin de contribuer au débat public, cette association citoyenne a notamment pour objet :

  • La double promotion de la démocratie participative et des quartiers. Elle est un « laboratoire d’idée » favoriser la concertation, la réflexion et présenter des rapports, études, fiches, de notes de synthèse, etc.
  • De favoriser et faire vivre les échanges avec les différents acteurs institutionnels, associations, habitants des quartiers…
  • de favoriser le développement des connaissances sur les quartiers de Livry-Gargan et d’apporter aux citoyens des outils de compréhension de la politique urbaine pour une protection et une amélioration du cadre de vie des habitants ;
  • De contribuer à la promotion, à la sauvegarde, à la défense et à la protection du patrimoine historique, et culturel de Livry-Gargan.
  • Nous réaffirmons notre attachement à la démocratie participative et à la préservation du caractère intrinsèque des quartiers de Livry-Gargan et souhaitons que la démocratie participative puisse respirer, vivre et demeurer à Livry-Gargan.
  • L’organisation de l’association garantit son caractère indépendant et sa neutralité politique et religieuse.

Contacts :

Mail : livry.participatif@gmail.com

Site internet : livryparticipatif.wordpress.com

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