📍 Localisation : 61-63 avenue du Consul Général Nordling, Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) 🏗 Année de construction : 1810 🏛 Style architectural : Maison bourgeoise de la première moitié du XIXᵉ siècle
Le Pavillon Dionnet, construit en 1810, est un édifice emblématique de l’histoire de Livry-Gargan, à la fois par son architecture typique de la maison bourgeoise du XIXᵉ siècle et par son rôle central dans l’histoire culturelle mondiale.
Situé sur l’avenue du Consul Général Nordling, il occupe une place stratégique dans le centre de la commune, face au Château de la Forêt.
Au-delà de sa valeur locale, ce bâtiment s’inscrit dans le patrimoine culturel international, ayant été le lieu de naissance du magazine Métal Hurlant, une œuvre révolutionnaire qui marquera de façon décisive le monde de la science-fiction, du graphisme et de la bande dessinée.
🏛 CONTEXTE HISTORIQUE
À l’aube du XIXᵉ siècle, Livry-Gargan, alors une bourgade rurale, devient progressivement une destination prisée par les élites parisiennes.
L’essor des résidences secondaires et des maisons de villégiature marque cette époque. Le Pavillon Dionnet illustre cette transition : une demeure bourgeoise érigée dans un cadre bucolique, à proximité de la forêt de Bondy. À cette époque, l’attractivité du territoire se développe grâce à l’amélioration des voies de communication, facilitant les déplacements vers la capitale.
🏡 UNE ARCHITECTURE TYPOLOGIQUE
Le pavillon est un exemple livryen remarquable de l’architecture bourgeoise du XIXᵉ siècle.
✅ Matériaux emblématiques de l’Île-de-France : pierres de taille et meulières ✅ Clôture en fer forgé : raffinement et attention aux détails
🏙 UNE INTÉGRATION URBAINE SIGNIFICATIVE
Sa position, face au Château de la Forêt et en cœur de ville, fait du Pavillon Dionnet un repère visuel et historique pour les habitants.
L’ensemble participe à la mémoire collective de Livry-Gargan, en racontant l’évolution urbaine de la ville.
Le Pavillon Dionnet s’inscrit dans une période charnière de l’histoire urbaine de Livry-Gargan, lorsque la commune, encore majoritairement rurale au début du XIXᵉ siècle, se transforme progressivement en une destination privilégiée pour la bourgeoisie parisienne.
La construction de demeures bourgeoises comme le Pavillon Dionnet reflète ce phénomène, des résidences confortables, destinées à offrir un cadre de vie paisible, loin de l’agitation de la capitale. L’évolution du quartier illustre bien le développement de la ville au fil des siècles, avec une transformation progressive des espaces alentours pour répondre aux exigences urbaines.
🎸 LE BERCEAU DE MÉTAL HURLANT
En 1975, le Pavillon Dionnet devient le théâtre d’un événement majeur pour la culture populaire internationale :
🔥 La naissance du magazine Métal Hurlant.
📝 Fondé par :
Jean-Pierre Dionnet
Moebius
Philippe Druillet
Bernard Farkas
Nikita Mandryka
Ce magazine révolutionne la bande dessinée de science-fiction, en explorant des thèmes audacieux et en adoptant un style graphique innovant.
🎥 Influence et héritage de Métal Hurlant :
👉 Métal Hurlant est à l’origine d’un mouvement artistique global, inspirant de nombreux créateurs.
👉 Il influence des œuvres emblématiques comme Star Wars, Mad Max et Blade Runner, ou encore les univers cyberpunk, définissant un style visuel unique.
👉 Il devient une franchise internationale avec le magazine Heavy Metal, adaptation américaine qui dépasse les 230 000 ventes par numéro au début des années 80.
👉 En 1981, Métal Hurlant donne naissance à un film d’animation culte, aujourd’hui une référence du genre. Ce film a également permis de faire découvrir le hard rock français, en intégrant un morceau du groupe Trust dans sa bande-son. Ce morceau correspond à la version anglaise du titre Préfabriqué1.
👉 En 1999, le film Heavy Metal voit le jour, s’inspirant du magazine et poursuivant son héritage visuel et narratif.
👉 En 2012, la série TV « Metal Hurlant Chronicles » rappelle le caractère toujours actuel de l’œuvre des fondateurs du magazine.
🏠 LE PAVILLON DIONNET AUJOURD’HUI
🔹 Le Pavillon Dionnet est désormais le dernier représentant de son époque à Livry-Gargan le long de l’ancienne Route d’Allemagne (aujourd’hui RN3).
Change.org – Sauvons le Pavillon Dionnet, berceau de Métal Hurlant et patrimoine de Livry-Gargan !
Le pavillon Dionnet en 1910 – Propriété SauvinLe pavillon Dionnet, 2023
Il faudra attendre la participation de Gojira à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques 2024, soit 43 ans pour qu’un événement d’ampleur internationale remette un groupe de hard rock français sur le devant de la scène artistique internationale. ↩︎
Photo d’illustration : L’ancienne gare de Gargan, sur la ligne des Coquetiers, symbolise à la fois l’histoire ferroviaire et le patrimoine architectural de Livry-Gargan. Aujourd’hui disparue, elle illustre les menaces qui pèsent sur des bâtiments historiques emblématiques en l’absence de protection suffisante.
Le PLUi est un document de planification urbaine à l’échelle de l’établissement public territorial (EPT) Grand Paris–Grand Est. Après enquête publique, dans son rapport, la commission d’enquête a formulé plusieurs réserves, dont la réserve n°2, qui exige la mise en cohérence des critères d’identification du patrimoine (au titre de l’article L.151-19 du Code de l’urbanisme) et leur intégration dans le règlement du PLUi.
Article L.151-19 du Code de l’urbanisme :
« Le règlement peut identifier et localiser les éléments de paysage et identifier, localiser et délimiter […] les quartiers, îlots, immeubles bâtis ou non bâtis, espaces publics, monuments, sites et secteurs à protéger, à conserver, à mettre en valeur ou à requalifier pour des motifs d’ordre culturel, historique ou architectural […]. »
En d’autres termes, il appartient au PLUi de repérer les espaces ou bâtiments présentant un intérêt historique, architectural, culturel ou environnemental et de préciser les mesures de protection à leur appliquer. Les dispositions proposées suscitent, à Livry-Gargan, des inquiétudes quant au devenir du patrimoine bâti et des espaces verts, avec des changements importants de classement envisagés.
I. La protection du patrimoine bâti : un système fragilisé
1. Des édifices historiques auparavant protégés
Comme beaucoup de communes, Livry-Gargan se caractérise par une forte interrelation entre son patrimoine bâti et son patrimoine naturel. Les bâtisses anciennes sont souvent entourées de parcs ou d’espaces forestiers, contribuant à créer des paysages où se rencontrent histoire architecturale et richesse écologique.
Cette relation se vérifie, par exemple, avec le château du parc Lefèvre, dont les abords sont structurés en un vaste jardin. Aujourd’hui, ces parcs demeurent des lieux de convivialité, tout en conservant une valeur historique, paysagère et écologique. Pourtant, plusieurs édifices historiques protégés dans le PLU de 2015 se voient actuellement “déclassés” dans le futur PLUi, les plus emblématiques étant :
Le Castel Guy Mollet (rond-point des Bosquets) Construit dans un style de petit château, il accueille de nombreuses activités associatives et événements qui font vivre Livry-Gargan. Son entretien semble aujourd’hui délaissé, mettant en péril ce lieu.
Les anciennes écoles Jacob Témoins de l’histoire scolaire de la commune, elles illustrent l’architecture depuis les années 1890.
Le pavillon Dionnet Maison bourgeoise parisienne de 1810 et ancien pavillon familial de Jean-Pierre Dionnet, lieu fondateur de Métal Hurlant. Le pavillon est un témoin de l’histoire culturelle récente de notre ville.
Le bâtiment des anciennes eaux thermales du Lac de Sévigné Vestige d’un projet de station thermale à la fin du XIXe siècle.
La gare de l’Abbaye Située dans le quartier Danton de Livry-Gargan, mise en service en 1875, elle est le dernier vestige de la ligne Bondy-Aulnay, également connue sous le nom de ligne des Coquetiers. Cette gare a été au cœur de débats publics et de mobilisations citoyennes visant à déterminer son avenir. Elle a été sauvée grâce à une mobilisation citoyenne, du Maire CALMAT et du Député RAOULT dans les années 2000.
Les immeubles du boulevard Chanzy Témoignage de l’urbanisation de la fin du XIXe – début XXe siècle, avec façades en briques et pierre, façades ornées, et matériaux nobles.
Jusqu’ici, leur classement permettait d’empêcher ou de restreindre les travaux de démolition, de transformation, ou de modification substantielle de l’aspect des façades. Or, leurs déclassements dans le PLUi soulèvent la crainte que ces bâtiments, ayant perdu leur niveau de protection initial, voient leurs existences misent en danger.
Le Castel Guy MolletLe Pavillon DionnetLes Écoles JacobLa gare de l’AbbayeBâtiment des anciennes eaux thermales du Lac de Sévigné
II. Le reclassement des espaces verts : une protection amoindrie ?
1. Anciennes Séquences Paysagères Remarquables (PLU de 2015)
Le PLU 2015 de Livry-Gargan classait certaines “Séquences Paysagères Remarquables”, avec des règles strictes pour :
La conservation des arbres majeurs et des alignements.
Le maintien de la continuité écologique.
L’interdiction ou la forte limitation de nouvelles constructions susceptibles d’altérer ces espaces.
Les parcs Lefèvre, de la Mairie, Vincent Auriol, Bellevue ou le Lac de Sévigné bénéficiaient d’une reconnaissance claire de leur valeur paysagère, historique et environnementale, leur conférant un statut protecteur.
2. Les nouvelles catégories du PLUi
Dans le futur PLUi, plusieurs catégories remplacent ces Séquences Paysagères Remarquables :
Espaces Verts Paysagers et Écologiques (EVPE) :
Conservent une logique de préservation du végétal existant.
Peuvent imposer le remplacement des arbres abattus.
Se rapprochent le plus des dispositions du PLU 2015.
Secteurs d’Attention Écologique (SAE) :
Imposent des majorations de pleine terre (5 %) et d’unités de plantation (5 %) lors de nouveaux projets.
Restent toutefois peu contraignants pour le maintien effectif de la végétation existante.
Pour les espaces déjà arborés (parcs, jardins anciens), cette mesure ne garantit pas la protection de l’existant ; elle encadre davantage de futurs aménagements.
Cours d’Îlots, Alignements d’arbres, Arbres remarquables :
Assurent des protections ciblées, mais ne couvrent pas nécessairement des zones plus vastes comme des parcs entiers.
Le point de friction majeur réside dans le fait que plusieurs parcs et jardins communaux — auparavant classés en Séquences Paysagères Remarquables — se retrouvent aujourd’hui reclassés en “Secteurs d’Attention Écologique”.
3. Un choix contesté
L’enquête publique a montré une volonté de la part des livryens de reclasser ces parcs et jardins communaux en Espaces Verts Paysagers et Écologiques (EVPE), plus proches du niveau de protection de 2015. Cela éviterait la perte de statuts protecteurs et garantirait mieux la préservation de l’existant.
Sont concernés :
Parc Lefèvre (présence de séquoias géants, cèdres, chênes centenaires)
Parc de la Mairie (alignements de chênes, charmes et érables sycomores)
Lac de Sévigné (essences variées, projet de réaménagement en refuge LPO)
Parc Vincent Auriol (diversité arboricole, situé en interface avec Clichy-sous-Bois)
III. Conclusion de la commission d’enquête et pistes d’amélioration
1. Échanges avec la municipalité
Dans le cadre de l’élaboration du PLUi, un entretien a été organisé le 20 juin 2024 à la demande du commissaire enquêteur avec le Maire de Livry-Gargan, M. Pierre-Yves Martin, en présence de l’élu en charge de l’urbanisme et du Directeur de l’urbanisme. Cet entretien avait pour objectif d’apporter des clarifications sur les orientations retenues dans le cadre de ce projet, notamment concernant le traitement du patrimoine de la ville.
Lors de cet échange, M. le Maire a exprimé sa satisfaction concernant les travaux réalisés en collaboration avec l’EPT Grand Paris–Grand Est, soulignant que les observations et remarques formulées dans l’annexe à la délibération du conseil municipal du 8 février 2024 avaient été prises en compte.
Dans son rapport, le commissaire enquêteur mentionne que le sujet du déclassement de plusieurs bâtiments à Livry-Gargan a été abordé. Les élus locaux justifient ces déclassements par des besoins ponctuels de mise aux normes, d’amélioration ou de rénovation, tout en arguant que le maintien du statut de bâti remarquable aurait entraîné des coûts substantiels. Ils ont cependant assuré que ces bâtiments n’avaient pas vocation à être détruits mais, au contraire, à être renforcés suite à ces travaux.
Le rapport poursuit en indiquant que de nombreuses inquiétudes citoyennes ont été exprimées concernant le devenir des bâtiments visés par les demandes de déclassement. En ce qui concerne Livry-Gargan, le commissaire note que :
« Concernant le déclassement des bâtis de Livry-Gargan, la commission constate la réponse très peu détaillée de l’EPT ; aucune justification précise n’est donnée pour chacun des bâtiments. Ces justifications auraient été de nature à éclairer au mieux le public sur le devenir de ces bâtiments et d’apprécier la trajectoire de conservation du patrimoine bâti sur la ville. »
Cette observation souligne un problème fondamental dans la gestion des demandes de déclassement. Justifier uniquement les classements des bâtiments protégés s’avère insuffisant, selon la commission. Elle insiste sur l’impérieuse nécessité de fournir des arguments clairs, documentés et circonstanciés également pour les bâtiments déclassés. L’absence de telles précisions rend les déclassements vulnérables à des accusations d’arbitraire et compromet la transparence du processus vis-à-vis des citoyens et des parties prenantes.
2. Une critique pointue de la commission d’enquête
Suite aux observations publiques recueillies, la commission a préparé un procès-verbal de synthèse, remis à l’EPT le 13 juillet 2024. Dans le premier point d’étape présenté le 31 juillet, l’EPT s’est engagé sur deux points principaux :
Supprimer les protections pour les bâtiments ne faisant pas l’objet d’une justification circonstanciée dans le rapport de présentation ou renforcer les justifications pour ceux qui restent protégés.
Réaliser une étude patrimoniale à l’échelle du territoire après l’approbation du PLUi, dont les résultats seront intégrés lors de la première révision du document.
Malgré ces propositions, la commission juge les réponses insuffisantes et affirme :
« La commission estime que les réponses de l’EPT sur les questions relatives au patrimoine et aux changements de zonage, n’apportent pas d’éclairage complémentaire suffisant pour pallier l’absence de justification claire et précise des règles énoncées dans le projet. »
Dans ce cadre, elle a émis une réserve cruciale :
RESERVE N°2 de la commission d’enquête : « Mettre en cohérence les critères d’identification des éléments relevant de l’article L151-19 du Code de l’urbanisme, et les intégrer dans le règlement du PLUi, avant l’approbation. »
Cette réserve traduit l’aspect contraignant des exigences de la commission, qui insiste sur la nécessité d’une intégration préalable et rigoureuse des critères d’identification dans le règlement.
De plus, elle souligne que :
« Le cadre de vie, et de manière plus précise le sujet de la protection du bâti remarquable, a suscité de très nombreuses contributions du public. Des inquiétudes et interrogations ont émergé sur le devenir d’édifices classés, notamment à Neuilly-Plaisance et Livry-Gargan, sur la méthodologie de classement ainsi que sur l’information apportée aux propriétaires. »
Ces insuffisances sont particulièrement pointées dans le cas de Livry-Gargan :
« A Livry-Gargan, c’est à l’initiative d’associations que le public a contesté ces inscriptions/retraits au titre du Code de l’urbanisme, par pétitions très argumentées, déposées sur le registre numérique et en mairie. »
« Toutefois, la commission relève l’insuffisance de justifications, notamment à Livry-Gargan, apportées aux demandes de déclassement, qui devrait conduire à un retrait de ces demandes au sein de ce projet. »
Enfin, la commission préconise une démarche scientifique et concertée dans le traitement du patrimoine remarquable :
« L’inventaire du bâti remarquable devra être établi sur la base de critères objectifs, concrets, historiquement ou architecturalement justifiés, avec des partenaires dont les compétences sont unanimement reconnues tels que le Conseil Départemental, le CAUE de Seine-Saint-Denis, et les Architectes des Bâtiments de France. »
Par ailleurs, elle formule une Recommandation n°15, insistant sur la transparence et l’inclusion des parties prenantes :
« Que soient informés les propriétaires concernés par l’établissement d’un inventaire du patrimoine remarquable. »
3. Synthèse des constats de la commission
Dans son rapport, la commission souligne ainsi :
Un manque de cohérence sur les classements : Les raisons exactes justifiant le déclassement de certains parcs et bâtiments ne sont pas exposées clairement au public.
Une réponse “très peu détaillée” de l’EPT : Concernant la protection du patrimoine bâti et paysager, les réponses officielles n’apportent pas de justification technique ou historique précise.
Une mise en cause de l’absence de démarche scientifique : La commission recommande qu’un inventaire du bâti remarquable soit établi avec des critères objectifs et en étroite collaboration avec des organismes compétents (CAUE, Conseil Départemental, Architectes des Bâtiments de France).
La nécessité d’informer : Il est demandé que les propriétaires concernés soient clairement informés de ces changements de classement.
Établir une étude patrimoniale complète : Avant de confirmer les déclassements, l’EPT devrait mener une véritable enquête pour évaluer la valeur historique, architecturale et paysagère des bâtiments et espaces verts.
IV. Enjeux pour Livry-Gargan : quel urbanisme pour demain ?
La révision du PLU de 2015 vers un PLUi en 2024 traduit la volonté de mettre à jour le document d’urbanisme à l’échelle intercommunale. Toutefois, une question cruciale est de savoir comment articuler les besoins de développement ou de rénovation avec la préservation du patrimoine bâti et environnemental qui fait l’âme de Livry-Gargan.
Au niveau du bâti : Il s’agit de ne pas compromettre l’identité architecturale de la commune sous prétexte de travaux moins coûteux où rénovation et protection patrimoniale peuvent coexister.
Au niveau des espaces verts : La reclassification en Secteurs d’Attention Écologique, qui se concentre surtout sur d’éventuelles futures constructions, ne protège pas suffisamment les arbres et parcs existants, pouvant conduire, à terme, à une dénaturation progressive de lieux emblématiques.
Conclusion
Dans son rapport et ses conclusions, la commission d’enquête invite l’EPT Grand Paris–Grand Est à justifier plus clairement les déclassements d’édifices et de parcs. Les retours du public soulignent l’importance de maintenir, la protection accordée à certains sites phares de la commune.
La commission préconise qu’une étude patrimoniale soit réalisée en amont de l’approbation du PLUi, et non après celle-ci, comme prévu par l’EPT. Selon elle, un inventaire préalable est indispensable pour garantir que les orientations d’aménagement et les décisions de classement ou de déclassement soient fondées sur des éléments probants et rigoureux. Ce travail en amont permettrait d’éviter toute incohérence dans les choix stratégiques et d’assurer une meilleure acceptabilité des décisions par les citoyens. En outre, une telle approche renforcerait la crédibilité et la légitimité du PLUi en tant qu’outil d’urbanisme durable et respectueux de l’héritage culturel local.
Patchwork de sites emblématiques de Livry-Gargan, tels que le pavillon Dionnet, la gare de l’Abbaye, et le bâtiment des anciennes eaux thermales du Lac de Sévigné.
Références
Code de l’urbanisme. (2024). Dispositions relatives à la protection du patrimoine bâti et naturel (Article L151-19).
Conseil Municipal de Livry-Gargan. (2024, 8 février). Délibération : Observations formulées sur le projet de PLUi.
Commission d’enquête. (2024). Rapport incluant Réserves et recommandations sur le projet de PLUi.
Contributions citoyennes. (2024). Pétitions et observations déposées dans le cadre de l’enquête publique à Livry-Gargan.
La gare de l’Abbaye, située dans le quartier Danton de Livry-Gargan, est un édifice historique construit en 1875. Elle est le dernier vestige de la ligne Bondy-Aulnay, également connue sous le nom de ligne des Coquetiers. Cette gare a été au cœur de débats publics et de mobilisations citoyennes visant à déterminer son avenir. Cet album photo se propose de fournir quelques éléments contextuels.
Origines et caractéristiques
Érigée en 1875 sur l’initiative de M. Gargan, la gare de l’Abbaye est unique en son genre, cette gare faisait partie d’une ligne ferroviaire indépendante des grandes compagnies de l’Est et du Nord, tout en assurant des correspondances à Bondy et Aulnay. Conçue avec un passage à niveau, la gare bénéficiait d’un quai de 18 mètres et d’une voie de service de 310 mètres pour faciliter les manœuvres des trains.
En 1922, un raccordement fut établi avec les Chantiers de construction de l’Abbaye, une entreprise spécialisée dans le matériel ferroviaire. Architecturalement, la gare se distingue de ses successeurs construits par la Compagnie des chemins de fer de l’Est. Son design reflète les traits architecturaux de la banlieue pavillonnaire qu’elle a aidé à façonner.
Le bâtiment principal abritait une salle d’attente et un guichet de billetterie. Ses façades, revêtues de crépi, sont renforcées par un soubassement en pierre et des encadrements de fenêtres en brique. D’autres éléments, tels que le toit en débord, l’œil-de-bœuf et la forme légèrement cintrée des baies, ajoutent à son caractère distinctif. Ce faisant, la gare de l’Abbaye s’impose comme un exemple emblématique des gares locales de la seconde moitié du XIXe siècle.
Fermeture en décembre 2003
Avec sa fermeture en décembre 2003, la ligne de train Bondy-Aulnay subi plusieurs transformations pour devenir une ligne de tram-train. Parmi ces modifications figurent le doublement des voies entre Gargan et Aulnay, la refonte du viaduc sur la RN3, l’élargissement du pont sur le canal de l’Ourcq et la conversion des passages à niveau en intersections routières.
La plupart des anciens bâtiments voyageurs le long de cette ligne devenus désuets, la gare de Freinville-Sevran a été démolie, celle de Gargan est convertie en centre de commande de la ligne. Depuis la création du Réseau Ferré de France (RFF), la SNCF a gardé la propriété des gares, tandis que RFF s’occupe des infrastructures nécessaires à la circulation des trains, comme les voies ferrées.
Étant donné que ces gares ne sont plus nécessaires pour l’exploitation de la nouvelle ligne, la SNCF a envisagé de s’en séparer. Des offres d’achat ont été proposées aux municipalités concernées. Jusqu’à présent, seule la commune de Pavillons-sous-Bois a accepté les conditions de vente. Faute de réponses positives pour les autres gares, des permis de démolition ont été demandés et obtenus pour les gares des Coquetiers, de l’Allée de la Tour-Rendez-vous et de l’Abbaye.
Menace de démolition en 2006
En février-mars 2006, Le Parisien révèle que la majorité des gares historiques de la ligne des Coquetiers sont menacées de démolition, un permis ayant déjà été accordé en ce qui concerne la gare de l’Abbaye. Cette annonce suscite des réactions notables au sein de la communauté.
Un collectif se forme rapidement pour protéger la gare, initiant une pétition et organisant un débats pour sensibiliser à la fois le public et les autorités sur l’importance de sa préservation en tant que patrimoine.
Le 10 mars 2006, Le Parisien rapporte qu’Alain Calmat, le maire de Livry-Gargan de l’époque, sollicite une réunion avec Louis Gallois, alors président de la SNCF. « Il est particulièrement regrettable qu’au moment où cette ligne s’apprête à connaître un nouveau départ cette modernisation ne permettent pas de conserver la dernière trace architecturale et patrimoniale de son histoire », écrit le maire de Livry-Gargan qui avait également saisi le président du conseil régional et le président du conseil général « pour qu’ils appuient sa démarche« .
Le 21 mars 2006, Éric Raoult adresse une question écrite au ministre des Transports et de l’Équipement concernant la vente par la SNCF des gares de la ligne des Coquetiers, situées entre Bondy et Sevran en Seine-Saint-Denis. Il souligne que cette ligne, en cours de transformation en tram-train, comporte plusieurs gares historiques menacées de démolition si elles ne sont pas acquises par les municipalités de Villemomble, Pavillons-sous-Bois et Livry-Gargan et que cette situation provoque une vive inquiétude parmi les riverains et interroge donc le ministre sur les mesures interministérielles envisagées, en collaboration avec la SNCF et le ministère de la Culture, pour résoudre cette problématique et préserver ces édifices à la fois populaires et historiques. La question demeure sans réponse.
Le 30 mars 2006, une réunion de travail à l’hôtel de ville aboutit à un accord entre Livry-Gargan et la SNCF, assurant la préservation de la gare de l’Abbaye. Cet accord invalide les précédents plans de démolition et établit la gare comme un élément patrimonial. François Wallach, à l’époque directeur du futur projet tram-train Bondy-Aulnay, informe le maire Alain Calmat de la suspension des travaux de démolition, justifiée par la valeur historique de la gare. Un comité est formé entre la municipalité et la SNCF pour régler les détails financiers et juridiques. Le maire envisage plusieurs fonctions pour le bâtiment, y compris un mémorial en l’honneur de Louis-Xavier Gargan.
En septembre 2008, les aménagements autour du tram-train T4 progressent continuellement. La station Sellier, priorisée en vue de la rentrée scolaire, offre un aperçu du design paysager prévu pour le projet. Cet aménagement de qualité encourage la circulation cycliste le long de la ligne et améliore l’accessibilité piétonne aux stations. À l’automne, la dimension végétale du projet prendra forme : l’engazonnement est planifié pour octobre, suivi de la plantation d’arbres en fin d’année. Parallèlement, en octobre, les équipes se concentreront sur le tronçon entre la station Sellier et la RN3, avec une finalisation attendue en février. Octobre 2008 verra également des travaux d’aménagement aux abords de la station Abbaye…
La gare de l’Abbaye en mars 2006
http://www.raincy-nono.com/article-1959417.html
La gare de l’Abbaye le 27 avril 2006
Photographie M. Quéval / Département de la Seine-Saint-Denis
Mousquetaire du roi – Capitaine de cavalerie Maître de camp – Capitaine des chasses Lieutenant général des armées
Chevalier de l’Ordre du Saint-Esprit
Louis Sanguin de Livry, né en 1648, était le fils de Jacques III Sanguin, fondateur de la branche cadette de la famille Sanguin. Jacques III avait récupéré les terres abandonnées par la branche aînée de la famille à Livry, une localité qui deviendra plus tard une partie de la commune de Livry-Gargan. En 1676, Jacques III devint Maître d’hôtel de Louis XIV et entretenait une relation amicale avec Madame de Sévigné. Il décéda en 1680.
Louis Sanguin, baptisé le 4 juillet 1648 dans la chapelle du Palais Royal, eut comme parrain et marraine Louis XIV, roi de France et Marie-Thérèse d’Autriche. Louis Sanguin hérita du patrimoine familial, des terres de Livry. Avant son mariage en 1678 avec Marie Antoinette de Beauvilliers, fille du duc de Saint Aignan, Sanguin était Colonel du régiment de cavalerie de Béringhem en 1674 et Maître de camp de cavalerie (aide de camp du Roi par brevet du 25 avril 1684).
En 1688, il obtint l’érection de Livry en marquisa. Le Dauphin séjourna brièvement au château de la famille, où une fête somptueuse fut organisée en son honneur.
» Festin donné au Roy [de France] au Roy de la Grande Bretagne, aux princes et quelques Grands Seigneurs de la Cour par Mr le Marechal Duc de Boufflers dans le camp de Compiègne le 10 septembre 1698″. (Louis Sanguin noté n°14 sur la gravure). Bnf.
Louis Sanguin était également seigneur du Génitoy, un domaine situé à Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne) qui avait autrefois appartenu à la famille de Thou. C’est dans ce château que Madame de Montespan aurait donné naissance en 1672 à Louis César de Bourbon, comte du Vexin et fils illégitime du roi Louis XIV. Proche du roi, Louis Sanguin était son premier chambellan et Maître d’hôtel, et était surnommé de Rocquencourt par le roi.
Mousquetaire du roi, il prit part à l’affrontement de Nerwinde en 1693, puis fut promu capitaine au sein du régiment de cavalerie de Berry.
En 1694, Louis Sanguin acquit le domaine du Raincy, précédemment détenu par la princesse Anne Gonzague de Clèves. Il sollicita et obtint l’union des terres de Livry et du Raincy, vendant par la suite le château de Livry.
En 1697, il organisa une réception en l’honneur du Dauphin royal au château du Raincy, désormais connu sous le nom de Livry-le-Château.
Maison seigneuriale de Livry en 1610, Topographie de Claude Chastillon
Maître de camp du régiment de cavalerie, il fut promu au rang de Brigadier le 26 octobre 1704. Il participa aux batailles aux côtés du maréchal de Villars en 1705. Désigné capitaine des chasses royales pour les forêts de Bondy et Livry le 2 mai 1707, il retourna sur le champ de bataille, prenant part aux affrontements à Oudenarde (Belgique) en 1708, Malplaquet en 1709, et contribua jusqu’en 1712 aux assauts de Douay, du Quesnoy et de Bouchin. Par la suite, il accéda enfin au poste de Lieutenant général des armées.
Il poursuivit son service à la cour et décéda le 13 novembre 1723 à Paris, à l’âge de 75 ans. Son fils, Louis II Sanguin, né en 1679, lui succéda. Il devint comte de Livry, Lieutenant général des armées du roi et hérita de la charge de son père comme Maître d’hôtel du roi. Il résidait à Livry-le-Château et y recevait des personnalités illustres, telles que le tsar Pierre le Grand ou le poète Alexis Piron. Malheureusement, il décéda en 1717, et ses enfants dilapidèrent sa fortune.
Ce tricentenaire est l’occasion de se remémorer l’histoire de cette figure et de son impact à Livry.
Le lac de Sévigné est un plan d’eau situé dans le secteur sud du quartier Centre de Livry-Gargan. Ce lac a longtemps été un lieu de détente et de loisirs pour les habitants de la ville, mais il a également subi des dégradations environnementales au fil des années. En réponse à cette situation, sur l’initiative du Conseil de quartier Centre dès sa création en 2015, a été formulé une proposition globale de réaménagement du site. La ville de Livry-Gargan a par la suite lancé un projet de développement du lac de Sévigné à partir de 2019 visant à restaurer son environnement naturel tout en améliorant les équipements de loisirs et de détente pour les visiteurs. La participation citoyenne a ainsi aidé à identifier les besoins locaux et les préférences des habitants, qui ont été la figure de proue de ce projet. Dans ce dossier, nous allons examiner les différents aspects de ce projet de développement.
Le projet de développement vise à restaurer l’environnement naturel du lac tout en améliorant les équipements pour les visiteurs. Les objectifs spécifiques du projet sont les suivants :
Améliorer la qualité de l’eau du lac
Restaurer les berges et les habitats naturels environnants
Améliorer les infrastructures pour les visiteurs
Favoriser et promouvoir la biodiversité et l’utilisation durable du lac et de ses environs.
Le projet de développement du lac de Sévigné à Livry-Gargan est une initiative visant à mettre en valeur le dernier vestige de l’abbaye de Notre-Dame de Livry, où la Marquise de Sévigné avait séjourné pendant de nombreuses années. Le lac de Sévigné est devenu un lieu de convivialité, populaire pour la baignade, la pêche et les guinguettes début XXe. Cependant, le délaissement du Lac et l’absence et les défauts d’entretien au fil des années ont entraîné des problèmes environnementaux tels que la pollution de l’eau et la dégradation des rives.
Histoire du lac de Sévigné
Origines du lac
Construite en 1197 par le roi Philippe-Auguste pour honorer la mémoire d’un membre de la famille Garlande, seigneurs de Livry, l’abbaye avait pour mission de garder le tombeau de cette famille et de prier pour le repos de leur âme. Faisant corps avec les vœux d’obéissance et la pauvreté, la vie monastique y était partagée entre l’étude, la psalmodie et le travail manuel. Quarante abbés y ont vécu jusqu’à la Révolution.
Le célèbre abbé de Coulanges, abbé commendataire et oncle de Marie de Rabutin Chantal, la Marquise de Sévigné, y résida de 1624 à 1687. Dans ses lettres à sa fille, la Marquise de Sévigné s’extasiait sur la beauté de Livry, trouvant l’endroit « au-dessus de tout ». Elle séjourna surtout à l’abbaye à partir de la mort de son mari en 1651, et continua même après la mort de son oncle. L’abbaye fut confisquée et vendue pendant la Révolution, puis rachetée au XIXe siècle par le vice-amiral Jacob, qui en fit sa demeure de 1842 jusqu’à sa mort en 1854.
« La beauté de Livry est au-dessus de tout ce que vous avez vu : les arbres sont plus beaux et plus verts, tout est plein de ces aimables chèvrefeuilles : cette odeur ne m’a point encore dégoûtée ; mais vous méprisez bien nos petits buissons, auprès de vos forêts d’orangers. »
— Lettre 281, Paris, 30 Mai 1672, Madame de Sévigné à Madame de Grignan
En 1864, Robert de Vey, alors propriétaire des lieux, fit effectuer des fouilles qui mirent au jour quatre sources abandonnées et perdues pendant la Révolution, baptisées : Sévigné, Sainte-Marie, Notre-Dame-de-Livry et Amiral Jacob. Les propriétés thérapeutiques des eaux furent expertisées et classées au même titre que celles d’Enghien. Monsieur de Vey fit alors construire et vendre des lots pavillonnaires autour du lac. Cette vente se poursuivit jusqu’à sa mort en 1884. Après la Société de Sévigné-les-Eaux, d’autres sociétés exploitèrent successivement les sources, mais les curistes n’étaient pas nombreux.
Plan topographique du lac de Sévigné
En 1912, la ville de Livry-Gargan demanda à être classée « station hydrominérale », mais cette demande fut refusée, marquant la fin de l’aventure thermale pour Livry. En 1979, la ville fit ériger une plaque en hommage à Madame de Sévigné près du lac, lequel avait été privé du marronnier sous lequel la Marquise aimait s’asseoir, abattu par les Allemands pendant la guerre de 1870. Au début du XXe siècle, le lieu a été dédié à la détente avec de nombreuses manifestations telles que des bals, des guinguettes et des kermesses. Il a finalement été aménagé en un espace public fleuri.
Le projet de développement du lac de Sévigné consiste à valoriser cet espace en créant un lieu de détente et de loisirs pour les riverains.
Utilisation du lac au fil du temps
Le lac situé dans le domaine de l’Abbaye de Livry a été créé comme une pièce d’eau d’agrément et reçoit les eaux du petit cours d’eau appelé le Rouailler. Ce dernier prend sa source à Clichy-sous-Bois, traverse Livry pour finalement se jeter dans la Morée. Le cours d’eau a depuis été canalisé. À l’origine, le lac était situé dans un parc à la française au XVIIe siècle, mais il a été entouré de peupliers au milieu du XIXe siècle. Autour du lac, il y avait des sources utilisées par les chanoines augustins de l’Abbaye de Livry pour leurs vertus thérapeutiques.
Au cours de la première moitié du XXe siècle, l’érection de plusieurs bâtisses sur les rives du lac est établie. Pendant la seconde moitié du siècle, une politique de préemption a été mise en place sous l’égide d’Alfred-Marcel Vincent et des municipalités successives dans le but d’un réaménagement futur. Dans les années 1980, la question de l’installation d’une brigade de gendarmerie sur les abords du lac de Sévigné a été soulevée. La dernière opération de curage du Lac de Sévigné, consistant à extraire les sédimentations et vases accumulés au fond du milieu aquatique et a en le nettoyer la cuve remontent à 1988, il y a 35 ans. A noter enfin en 1998 de la part de la Police judiciaire, la réalisation d’opérations de recherche notamment menées dans les eaux du Lac de Sévigné et le canal de l’Ourcq par les enquêteurs après un maricide commis non-loin de la pièce d’eau.
En fin d’année 2007, le monde associatif a investi les alentours du lac de Sévigné, 11 allée de Stalingrad, avec l’installation le 15 décembre du Centre communal de la vie associative (CCVA), voulu comme un outil d’information, d’échange et de fonctionnement pour les associations livryennes. Ce centre a été remplacé le 1er septembre 2014 par un « Pôle seniors et personnes handicapées ». Finalement, après plusieurs changements de destination, le lieu accueille depuis le 8 mai 2018 la Maison des Anciens combattants et de la mémoire. Aujourd’hui, le lac demeure l’un des lieux emblématiques de la ville.
Carte postale ancienne, début du XXe siècle.
Potentiel du site et enjeux pour la ville
Valorisation du patrimoine historique
L’ensemble des parcelles situées aux abords du lac a une superficie totale de 7 862 m², y compris la parcelle appartenant au ministère de l’Éducation nationale. La majorité des parcelles qui bordent le lac appartiennent à la commune. Certaines parcelles sont des propriétés privées et d’autres appartiennent au Département de la Seine-Saint-Denis. La promenade plantée, qui fait le tour du lac, est ouverte jour et nuit et est issue d’un ancien parc, baptisé « le jardin de Mme de Sévigné ». Le lac est aujourd’hui interrompu par des propriétés privées et le square Ahmed-Merabet sur le quart Nord. Le site est inscrit au Plan Local d’Urbanisme en tant qu’élément de paysage identifié. D’un point de vue historique, il est l’unique vestige du site de l’abbaye et présente une histoire hydrothermale avec une exploitation des vertus thérapeutiques depuis le XVIIIe siècle au moins. Un large patrimoine iconographique existe, avec des cartes postales datant du début du XXe siècle représentant le lac, et des plans anciens.
Plan cadastral, Direction générale des finances publiques, 2023
Valorisation et restauration du patrimoine hydrologique
L’une des étapes du projet consiste en la réhabilitation et la préservation de l’environnement naturel du lac de Sévigné. Ce dernier est traversé par le collecteur départemental du Rouailler, qui est un ru canalisé. Le maintien du niveau d’eau du lac est assuré par le département qui pompe l’eau depuis l’étang Clichy, en passant par l’étang de Verchin. En période de faible pluviométrie, le lac est alimenté par les eaux souterraines. Toutefois, il reçoit également des eaux pluviales potentiellement chargées en matières organiques (telles que des eaux usées) et en hydrocarbures. Des mesures spécifiques devront donc être prises pour réduire la présence de polluants dans le lac 1.
Valorisation et restauration de l’environnement naturel
Le site présente une biodiversité ordinaire, mais importante d’un point de vue floristique et ornithologique, avec une vingtaine d’espèces animales et une trentaine d’espèces végétales. Un enjeu environnemental existe, avec des objectifs de réduction des polluants, une déminéralisation des berges et une protection des habitats naturels environnants. Des mesures spécifiques devront donc être prévues.
Concernant l’environnement du site, il est à noter des zones de pleine eau colmatées avec un fond mou d’épaisseur variable et une eau trop peu oxygénée, ainsi qu’une forte présence de l’avifaune, notamment de poules d’eau, de mouettes, de cygnes, de canards colverts, d’oies de Bernaches, de cormorans ou de hérons cendrés et quelques tortues. Le patrimoine végétal du lieu est constitué d’une trame principale composée de platanes et de trames secondaires, ponctuée de bouleaux à papier, de saules, de platanes de roselières et d’autres végétaux aquatiques ainsi que d’une végétation spontanée riche. Les arbres ont été implantés au cours des différentes époques traversées. Le boulevard Roger-Salengro arbore un alignement urbain présentant divers marronniers et tilleuls. Le lac est apprécié pour son histoire singulière et pour sa spécificité en matière de biodiversité dans un environnement urbanisé.
L’analyse sédimentaire indique des dépassements de seuils en matière de métallicité et la présence d’hydrocarbures. Toutefois, les résultats écotoxicologiques indiquent la non-toxicité des sédiments. Le 29 mai 2021, l’association « Mare Barois » et l’association « Aimant Club Pavillonnais 93 — ACP93 » ont organisé une opération de pêche à l’aimant pour nettoyer le lac de Sévigné de nombreux déchets métalliques, tels que des vélos, des mobylettes, des plaques d’égout, ainsi que plusieurs dizaines de sacs plastiques, des jouets, des barrières et de nombreuses autres typologies de polluants.
Enfin, la présence de la Renouée du Japon (Reynoutria japonica), une plante herbacée vivace qui apprécie les berges des cours d’eau et qui est originaire d’Asie orientale, est notable. Elle est considérée comme fortement invasive et perturbe les écosystèmes.
Amélioration du site pour les visiteurs
Le projet vise également à améliorer les infrastructures pour les visiteurs leur permettant de profiter pleinement du lac tout en minimisant leur impact sur l’environnement.
Dessin d’aménagement du lac de Sévigné en 1975, Magazine municipal de Livry-Gargan
Historique du projet d’aménagement
2015—2017 : Réflexions préliminaires et étude sondagière.
Depuis sa création en 2015, le Conseil de quartier Centre s’est engagé dans un projet de réaménagement et de réhabilitation du lac de Sévigné, considérant celui-ci comme un véritable atout pour Livry-Gargan. Le projet d’aménagement des abords du lac a été repris, en incluant les maisons vétustes qui avaient été préemptées par la municipalité sur une longue période.
En 2017, les conseillers du quartier Centre ont élaboré un questionnaire destiné aux habitants concernant le lac de Sévigné. Ce questionnaire visait à enrichir leur diagnostic en identifiant les usages, la perception et les attentes des riverains concernant l’aménagement et l’animation du site. Disponible en ligne sur le site de la ville, il avait alors recueilli 260 réponses.
70 % des interrogés considèrent le lac comme un lieu prisé pour la promenade et les jeux d’enfants.
54 % estiment l’espace calme et paisible
56 % observent un manque de propreté du site
45 % trouvent que c’est un lieu où les animations sont peu développées.
Parmi les attentes des publics, 29 % des interrogées voudraient voir se développer les espaces verts et 24 % les animations.
Parallèlement aux travaux de réflexions sur le lac de Sévigné, le conseil de quartier Centre formule des pistes de réflexion sur l’OAP Centre-ville à la demande de la municipalité, il y souhaite alors une intégration forte du projet Sévigné.
2018 : Constitution d’un dossier de proposition par les conseillers du quartier Centre.
Conscient de l’intérêt majeur que présente le lac de Sévigné et après la persistance d’un travail de réflexion et de propositions, le conseil de quartier Centre, renouvelé en 2017 a souhaité composer en 2018 un dossier détaillé de « Propositions pour l’aménagement du lac de Sévigné », dossier soumis à l’administration municipale ; devançant ainsi la date d’une « étude paysagère » prévue en juin 2018, afin de préparer, rassembler et étayer leurs idées en vue des futurs débats.
La première partie du dossier porte sur l’absence de mesures concrètes prises par l’administration municipale depuis de nombreuses années en ce qui concerne le lac de Sévigné. Elle met l’accent sur les projets et les initiatives menés à l’échelle locale, nationale et internationale. La seconde partie, quant à elle, dresse une liste complète des idées avancées par les conseillers de quartier. Trois grands axes d’aménagement émergent alors.
La participation des plus jeunes livryens et l’accès à l’éducation à la biodiversité,
L’aspect patrimonial, historique et immobilier du site
L’action culturelle et festive possible sur ce site.
Le dossier souligne l’importance particulière de la proposition concernant l’entretien du lac, considérant qu’il est impensable de prévoir des aménagements futurs sur les abords du lac sans la mise en place d’un véritable système d’assainissement. De plus, le dossier établit une échelle de priorité en fonction des coûts et tente de démontrer le faible coût de certaines propositions simples à réaliser sur le plan économique.
Enfin, le document présente l’aménagement du lac comme un facteur efficace d’augmentation de l’attractivité de la ville, créant à terme des liens entre le lac de Sévigné et les autres espaces vert communaux tels que le parc de la Mairie et le parc Lefebvre, mettant ainsi en valeur une caractéristique paysagère distinctive de Livry-Gargan dans une Seine-Saint-Denis fortement urbanisée, la valorisation de la ville en tant que « poumon vert » du département apparaissant comme un atout majeur. Le projet, présenté en conseil de quartier le 20 novembre 2018, est synthétisé en 5 centres d’intérêt majeurs :
La création d’un jardin partagé ou pédagogique,
La création d’un espace ornithologique,
La mise en valeur du patrimoine historique du site (avec notamment remise en état de la maison de la source),
La création d’une activité dominicale et estivale,
Le devoir de mémoire.
2019—2020 : Chantier de réaménagement avorté
Le 20 novembre 2018, un calendrier prévisionnel a été présenté pour chaque axe retenu, prévoyant les différentes étapes du chantier. Il est notamment prévu une visite de site en présence des associations, ainsi que le lancement du marché de démolition dès décembre 2018. Les démolitions sont quant à elles prévues pour le 1er trimestre 2019, tandis que l’inauguration est programmée en juin et l’aménagement des jardins pour le 2e semestre de la même année.
Lors du conseil de quartier du 11 avril 2019, un nouveau calendrier est présent avec un descriptif du projet de démolition :
Permis de démolir : avril 2019
Démarrage des travaux de démolition : mai 2019
Réception des travaux : juin 2019
« Le projet consiste à démolir les maisons appartenant à la ville afin de libérer le terrain et l’aménager en espaces verts accueillant différents projets supportés par des associations :
Parcelle n° 3824 créations de jardins partagés : responsabiliser les usagers sur l’importance de la préservation de l’environnement et faire découvrir la biodiversité locale.
Parcelle n° 77 – 78 création d’un espace ornithologique : enrichir la biodiversité existante sur site et réaliser des actions pédagogiques.
Parcelle n° 75 valorisation de la source Marie : mettre en valeur un des seuls vestiges de l’abbaye. Le hangar est situé au-dessus de la source et l’entrée est liaisonnée avec celui-ci. Le démolir risquerait d’endommager la source. »
2021 : Concertation et appel à un bureau d’étude
En 2021, la municipalité a mandaté un bureau d’étude pour étudier les possibilités d’aménagement du site. Le 6 juillet de la même année, une première concertation de type « diagnostic en marchant » s’est tenue entre le conseil de quartier et le bureau d’étude autour du lac de Sévigné. Les sujets abordés lors de cette concertation comprenaient notamment :
L’adaptation des espaces aux usages (mobilier urbain, bancs, mobilité…) ;
La déminéralisation des abords du lac (ou dé-bétonisation des berges) ;
La préservation de la biodiversité et de l’avifaune, avec la création d’un espace ornithologique (conservation des arbres et de la végétation existante) ;
L’aménagement d’un tour de lac pour créer une continuité de parcours ;
La réappropriation de l’identité et de l’histoire locale (notamment la Marquise de Sévigné, l’ancienne abbaye et la réhabilitation des bâtiments des eaux thermales) ;
La volonté d’accéder à l’eau tout en préservant la sécurité.
Le 29 septembre 2021, le bureau d’étude présente lors d’un atelier de présentation et de concertation trois projets d’aménagement, appelés « scénarios ». Les services municipaux présentent également un projet d’aménagement de la forêt-jardin et de la butte de permaculture, avec deux calendriers prévisionnels.
Scénario 1 : « Au fil de l’eau » avec mise en place de deux promenades : Une proche de l’eau et une en hauteur avec descentes sur chemin de bois et promenade basse Ouest et Est sur berges à lattis. Clôture contemporaine totale du site permettant la réduction des nuisances sonores et cheminement sur pilotis face au refuge pour l’Avifaune. Terrasse de type « Deck », devant le pavillon principal face au lac et ses gradins sur l’eau. Création d’un parvis ou « Terrasse urbaine » coté voie départementale. Création d’une « placette des sources » au niveau de la Maison de la source.
Scénario 2 : « Mail urbain » avec grande terrasse « guinguette » sur le lac, une « Île aux oiseaux » conséquente permettant l’éloignement de l’avifaune des berges, sans clôture, espace totalement ouvert sauf le potager urbain sans réductions des nuisances. Avancées ponctuelles sur l’eau, Garde-corps qualitatif et promenade unique continue.
Scénario 3 : « Entre clôture et ouverture » Segmentation des abords du Lac. Identique au scénario 1 côté Ouest avec Clôture, promenade du scénario 1 descentes sur chemin de bois et promenade basse sur berges à lattis. Parc ouvert coté Est avec promenade ouverte et avancées ponctuelles
Calendrier prévisionnel de création de la forêt jardin :
1er décembre 2022 : début du chantier (aménagement du sol, création des circulations)
décembre 2022/janvier 2023 : (mise en place des clôtures, intégrations des végétaux)
1er février 2023 : validation de la fin du chantier
Calendrier prévisionnel de création de la butte de permaculture :
Du 1er au 30 janvier 2023 : Début du chantier, espace de culture, constructions, végétaux et finitions.
Le 12 octobre 2021 lors de la tenue d’un Conseil de Quartier, le Maire de Livry-Gargan propose au président du conseil de rendre un avis sur les trois scénarios présentés. Après analyse et appréciation du conseil de quartier, un consensus autour de la proposition d’aménagement n° 1 dite « Au fil de l’eau » a été rapidement observé. Cette proposition semble alors être la plus en adéquation avec les propositions initialement émises dans une continuité paysagère et historique cohérente, et dans la ligne directrice des propositions de 2018. Dans son avis du 23 octobre 2021, le conseil de quartier a analysé le scénario comme « un vrai projet de réhabilitation patrimonial, architectural et environnemental », et a présenté les éléments qu’il considère prépondérants du projet :
Une large déminéralisation de l’espace, une métamorphose en véritable parc urbain fermé ;
La volonté d’accès à l’eau facilité sur une promenade Ouest, puis sur une promenade Est, en retrait avec plusieurs avancées directement sur l’eau, ainsi qu’au travers une double promenade haute et basse sur site ;
Une terrasse pour pavillon de l’Inspection de l’Éducation nationale ;
Le parvis du parc et la placette des sources ;
La parcelle pour le refuge ornithologique, la conservation des ambiances sauvages liées à la végétation dense en bords de lac.
Il est cependant noté que la réhabilitation de la façade des anciens thermes (actuel bâtiment des anciens combattants) semble avoir été oubliée dans les scénarios. Enfin, il est souligné que la fermeture du lac, bien qu’apportant des avantages, pose une problématique visuelle si elle n’est pas intelligemment pensée en adéquation avec son environnement. Dans un second temps, une surveillance diurne semble indispensable. Enfin, une attention particulière doit être portée aux problématiques de stationnement pour conserver l’accès des PMR et l’accessibilité intergénérationnelle du lieu.
2022 : Publicité auprès des Livryens
En octobre 2021, une réunion d’information sur site, des riverains des abords immédiats du Lac est organisée. Le 27 janvier 2022, une réunion publique permet de présenter les premières conclusions de cette démarche de concertation et de recueillir les avis et les questions des participants. Cette réunion met alors en évidence les interrogations des habitants concernant la fermeture potentielle du lac, la sécurité et les incivilités aux abords, ainsi que l’importance des liens intergénérationnels.
Nous ne pouvons qu’encourager la municipalité de Livry-Gargan à poursuivre cette démarche participative en impliquant les habitants à chaque étape de la réalisation du projet d’aménagement du lac de Sévigné et de ses abords. Cela permettrait de renforcer la cohésion sociale, de valoriser le patrimoine local et de créer un environnement de qualité pour tous les habitants de la commune.
2022—2023 : Plan de financement et lancement de l’AMO
Tableau issu de la Décision du Maire abrogeant et remplaçant la décision n°2022-013 portant demande de subvention dans le cadre de la dotation de soutien à l’investissement local (DSIL) 2022 pour le projet d’aménagement des abords du lac de Sévigné :
Entre le 25 mai 2022 et le 21 juin 2022, la ville de Livry-Gargan publie un avis de marché pour une mission de maîtrise d’œuvre pour les travaux de requalification du site du lac de Sévigné. La part indicative de l’enveloppe financière prévisionnelle affectée aux travaux par le maître d’ouvrage est fixée à 2 500 000 euros HT et se décompose comme suit :
Phase 1 : 350 000 euros HT
Phase 2 : 950 000 euros HT.
Phase 3 : 1 200 000 euros HT
Les critères d’attribution ne sont pas spécifiés, mais il est indiqué que le prix n’est pas le seul critère pris en compte. Les variantes ne sont pas autorisées, et il n’y a pas d’options. La conclusion du marché s’effectue le 9 novembre 2022 et l’attribution est rendue publique le 5 décembre 2022 en faveur de la SARL d’Architecture A.E.I (8 rue Jean-Baptiste-Clément, Le Pré-Saint-Gervais) et d’Artelia (47 avenue de Lugo, Le Pré-Saint-Gervais].
Projet de développement
Objectifs du projet
Le projet d’aménagement du site du lac de Sévigné vise à préserver et valoriser le cadre de vie urbain, architectural, paysager et environnemental en préservant la biodiversité existante. Les objectifs du projet sont la valorisation de la source Marie, la préservation et l’enrichissement de la biodiversité, l’organisation d’activités pédagogiques et la mise en place de panneaux d’information pour communiquer sur la faune et la flore. Le site a pour vocation d’accueillir un public intergénérationnel et le projet vise à le rendre attractif. En ce qui concerne spécifiquement la biodiversité, les objectifs sont la création d’un observatoire, d’une zone refuge pour la faune, l’enrichissement de la biodiversité existante, ainsi que la réalisation d’actions pédagogiques et de sensibilisation.
Les principaux objectifs déclarés du projet dans l’avis de marché pour une mission de maîtrise d’œuvre en 2022 sont :
Urbains et paysagers
Rendre à la promenade du lac sa continuité périphérique
Requalifier les espaces
Hydrauliques et écologiques
Supprimer les sources de pollution
Conforter les berges tout en recréant du lien entre les promeneurs et l’eau
Renaturer les berges du lac tout en agissant sur le rééquilibrage de l’écosystème local
Réguler la pression de l’avifaune sur le milieu aquatique et terrestre
Réduire les obstacles visuels et physiques
Patrimoniaux
Redonner aux équipements architecturaux identitaires [thermes, pavillon du lac, terrasse, cabane des sources, etc.] une place au sein de l’aménagement
Valoriser l’histoire du lieu par une signalétique dédiée
Les acteurs impliqués dans le projet
Le projet est une initiative du conseil de quartier Centre, il est piloté par les services Espaces verts, Urbanisme, Vie associative et Développement durable de la ville de Livry-Gargan. Le projet est soutenu par des acteurs et partenaires de la ville tels que des associations locales, le Conseil Départemental de la Seine–Saint-Denis et la Région Île-de-France.
Les principaux acteurs impliqués ou ayant été impliqués dans le projet sont :
Le Conseil de quartier Centre ;
La ville de Livry-Gargan (Services Espaces verts, Urbanisme, Vie associative Développement durable) ;
A.E.I. ;
Artelia ;
Rubus ;
La Métropole du Grand Paris
La Région Île-de-France
L’Agence des Espaces verts
Le Département de Seine–Saint-Denis
La Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO)
Principaux aménagements, programmes et partenariats :
Le plan de développement du lac de Sévigné comporte plusieurs volets, chacun visant à atteindre les objectifs spécifiques du projet. Les volets principaux sont les suivants :
Espace-observatoire ornithologique : Partenariat avec la LPO
Selon le rapport de développement durable 2021 de Livry-Gargan, la ville a conclu une convention avec la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) pour la « labellisation Zone Refuge LPO du Lac de Sévigné » en tant que Refuge LPO. Ce programme permettrait ainsi à la ville de bénéficier de l’accompagnement de la LPO pour sauvegarder et mettre en valeur la biodiversité et les paysages locaux, adapter le projet d’aménagement en fonction des défis écologiques, impliquer les citoyens et valoriser l’engagement de la ville en faveur de l’environnement. En effet, l’accompagnement de la LPO inclurait un diagnostic de la biodiversité locale, une analyse des enjeux écologiques, la conception d’un plan d’action pour une gestion écologique des espaces verts, et la sensibilisation des citoyens entre autres. Les préconisations de la LPO devraient ainsi permettre à la ville d’optimiser l’aménagement du site du lac de Sévigné pour favoriser la biodiversité.
Le rapport stipule que, la convention, d’une durée de cinq ans (2022-2026), a un budget alloué de 16 834 €, dont une contribution de 2 000 € de la Région Île-de-France via le budget participatif écologique. La LPO assisterait la ville dans la mise en œuvre d’actions de gestion respectueuses de l’environnement et réaliserait à terme, un bilan des actions menées. La ville indique ainsi s’être engagée – comme à l’accoutumée lors de la création de tel refuge – à créer des conditions propices à l’installation de la faune et de la flore sauvages, à renoncer aux produits phytosanitaires chimiques, à réduire son impact sur l’environnement et à interdire la chasse sur le site 2. Le projet est piloté par le service du Développement durable et implique également les services des espaces verts, de la vie associative, de l’urbanisme et du périscolaire.
Nous noterons ici qu’en l’état de nos connaissances, le Refuge LPO ne concerne qu’une fraction des abords du lac de Sévigné (parcelles 78 et 77, soit 620m² environ), des panneaux pédagogiques alertant sur les dangers de nourrir les oiseaux avec du pain ont été installés au premier trimestre 2023 par la LPO. À ce jour, ces panneaux semblant être les seuls éléments visibles découlant de ce partenariat sur le site.
Forêt-jardin comestible et butte de permaculture
Le projet consiste en la conception d’une forêt-jardin comestible, pensée avec une large palette de plantes comestibles à différentes hauteurs, y compris des arbres, des arbustes, des plantes vivaces herbacées et des herbes aromatiques.
Élaborée en concertation avec le conseil de quartier, qui avait initialement proposé l’installation d’une microforêt native, et sur la proposition du directeur des espaces verts, qui s’est particulièrement investi dans ce dossier, l’idée de créer une forêt-jardin en suivant la méthode de Martin CRAWFORD, expert britannique en agroforesterie, a été largement approuvée. Cette méthode permaculturelle comestible est plus qualitative et vise à maximiser les interactions mutuelles positives entre les plantes afin de maintenir la fertilité du sol par les plantes elles-mêmes. Elle utilise une arborescence diffuse pour aboutir à un système en bonne santé et productif en favorisant les îlots de fraîcheur. Ce projet vise à créer un système plus résilient, à minimiser l’énergie nécessaire pour entretenir le site, à augmenter la diversité et l’interconnectivité floristique, et à réduire l’entretien de la zone.
L’objectif du projet de conception d’une forêt-jardin comestible et d’une butte de permaculture est de créer un espace de découverte pour les usagers, qui leur permettra de mieux comprendre les concepts du développement durable et de l’agriculture urbaine. La forêt-jardin comestible doit être conçue comme un espace vivant, où les visiteurs pourront découvrir les différentes textures, couleurs et odeurs des plantes comestibles. Des panneaux explicatifs devront également être installés pour permettre aux visiteurs d’identifier les différentes essences végétales.
Il convient de noter que la zone ornithologique sera séparée de l’espace de culture afin de préserver la faune qui y vit. Une haie fruitière comestible sera également installée pour abriter les oiseaux et leur offrir de la nourriture.
Le bureau d’étude Rubus a été mandaté pour la réalisation de cette étude.
Labellisation Nature 2050 : programme de préservation de la biodiversité
Nature 2050 est un programme national d’action porté par CDC Biodiversité et le Fonds Nature 2050, qui vise à renforcer l’adaptation des territoires au changement climatique et à préserver la biodiversité. Le deuxième appel à candidatures lancé par CDC Biodiversité et la Métropole du Grand Paris a permis d’identifier sept communes, dont Livry-Gargan, pour des projets locaux d’adaptation au changement climatique basés sur la préservation et la restauration de la biodiversité urbaine. Le projet d’aménagement des berges du lac de Sévigné à Livry-Gargan a reçu un avis favorable définitif du jury et devrait bénéficier d’un soutien financier pour la réalisation des travaux, ainsi que d’un suivi écologique à long terme jusqu’en 2050.
Les étapes à venir
Les travaux réalisés
En mai-juin 2019, premières démolitions : 2 pavillons furent démolis.
En 2021, une étude sur le curage et la faisabilité de l’aménagement est budgétée à 60 000 euros.
Les prochaines étapes du projet définies en mai 2022
Suivant la mission de maîtrise d’œuvre de 2022 pour les travaux de requalification du site conjointement attribué à A.E.I et d’Artelia, les prochaines étapes à venir se définissent ainsi :
Les études de diagnostic (DIAG)
Les études d’avant-projet (AVP)
Les études de projet (PRO)
L’assistance à la passation des marchés de travaux (ACT)
Le visa (VISA) des études partiellement ou totalement réalisées par l’entreprise titulaire (ou les entreprises titulaires)
La direction de l’exécution des marchés de travaux (DET)
L’assistance lors des opérations de réception et pendant la période de garantie de parfait achèvement [AOR]
L’ordonnancement, la coordination et le pilotage du chantier (OPC)
Calendrier du projet défini en mai 2022 :
Suivant la mission de maîtrise d’œuvre de 2022, le calendrier du projet doit être organisé en secteurs dont les phases d’intervention s’étaleront sur les exercices budgétaires des années 2022 à 2024. Nous noterons que la phase dévolue à exercice budgétaire 2022 n’a pas encore démarré à date :
Phase 1 : travaux en 2022
Curage du lac
Phase 2 : travaux en 2023
Entrée de site
Promenade Est
Phase 3 : travaux en 2024
Promenade Ouest
Maison et placette des sources
Sanctuaire de biodiversité
Square Ahmed-Merabet
Conclusion, bilan et perspectives au 1er trimestre 2023
Bilan du projet
Le projet de réaménagement du lac de Sévigné est un projet important et ambitieux toujours en phase d’étude, avec le lancement de l’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage (AMO) avec pour objectif une amélioration de la qualité de vie des habitants. Bien que le lac ait longtemps été un lieu de détente et de loisirs pour les habitants de la ville, il a subi des dégradations au fil des années. Les prochaines étapes à venir sont la phase de diagnostic, les études d’avant-projet, les études de projet et l’assistance à la passation des marchés de travaux. Le projet a connu plusieurs phases d’errance avec des étapes d’aménagement maintes fois reportées. La mission de maîtrise d’œuvre de 2022 présentait un calendrier de réalisation des premiers travaux en 2022, avec le curage du lac, toutefois ce curage n’a toujours pas été effectué au troisième trimestre de 2023. Le projet d’aménagement du lac de Sévigné est porteur de plusieurs enjeux importants pour la ville de Livry-Gargan :
Amélioration du cadre de vie : la mise en valeur du lac de Sévigné permettra d’offrir aux habitants un lieu de promenade et de détente agréable et attractif, améliorant ainsi le cadre de vie.
Développement de la biodiversité : la création d’une forêt-jardin et d’un espace ornithologique favorisera le développement de la biodiversité, en offrant un lieu propice à la cohabitation entre l’homme et la nature.
Mise en valeur du patrimoine historique : la remise en état de la maison de la source et la mise en valeur du patrimoine historique permettront de faire découvrir aux visiteurs l’histoire et le patrimoine de la ville.
Valorisation de l’image de la ville : la mise en valeur du lac de Sévigné permettra de valoriser l’image de Livry-Gargan et de renforcer son attractivité.
En conclusion, le projet de réaménagement du lac de Sévigné est audacieux, les différentes phases d’étude et de réalisation du projet seront déterminantes pour sa réussite, et il est essentiel de tenir compte des enjeux environnementaux afin de proposer des solutions durables et respectueuses de l’écosystème du lac. L’objectif est de créer un espace naturel de qualité qui permette à tous les visiteurs de profiter du lac tout en préservant son écosystème fragile. Des efforts devront également être déployés pour rendre le site accessible aux personnes à mobilité réduite, afin que tout le monde puisse en profiter.
Lac de Sévigné et démocratie participative : Perspectives pour l’avenir
Le projet d’aménagement du lac de Sévigné, initié en 2015 par les conseillers de quartier et soutenu par des acteurs locaux et des partenaires de la municipalité tels que des associations locales, le Conseil Départemental de la Seine-Saint-Denis et la Région Île-de-France, est entièrement porté par la municipalité, qui a fait sienne ce projet ; ce qui est notable et à saluer. Nous noterons cependant que, depuis 2021, les conseillers de quartier ainsi que les habitants semblent avoir été délaissés dans la réalisation de ce projet avec une quasi absence de communication d’information et de documents entre le conseil de quartier et la municipalité. Les conseillers de quartier n’ont également pas été informés des derniers partenariats et détails du projet (AMO, Inventaire LPO de la biodiversité, typologie des subventions, partenariat avec les acteurs institutionnels…). Ils ont été informés de manière similaire au grand public et dans une temporalité équivalente.
Considérant que la démocratie participative est un élément clé pour la réussite de tout projet d’aménagement urbain, car elle permet d’impliquer les parties prenantes, notamment les habitants et les utilisateurs de la zone, dans le processus de décision et qu’ils sont les premiers concernés par les changements dans leur environnement, leur avis doit être pris en compte pour garantir la pertinence du projet. Nous notons également que la communication entre les parties prenantes et les habitants est lacunaire, ce qui peut créer des frustrations et des malentendus. En outre, l’absence de consultation citoyenne et de participation active des habitants peut mettre en péril le succès du projet et compromettre la légitimité de la décision finale.
De quoi quelques perspectives peuvent se dégager : il semble nécessaire de rétablir la communication entre les conseillers de quartiers et la mairie, ainsi qu’avec les résidents de la zone concernée et, de manière globale, avec l’ensemble des habitants. La participation citoyenne doit être encouragée et facilitée à toutes les étapes du projet. La dernière réunion publique à ce sujet datant de plus d’un an et de nombreux acteurs s’étant greffés aux projets, l’organisation d’une nouvelle réunion dédiée semble éminemment souhaitable. Des consultations régulières et des canaux de communication ouverts pourraient être mis en place pour permettre aux habitants de s’exprimer et de contribuer à la décision finale.
En conclusion, le projet d’aménagement du lac de Sévigné est un exemple de la nécessité d’une démocratie participative dans les projets d’aménagement urbain. La prise en compte de l’avis des parties prenantes et la consultation citoyenne permettent de favoriser l’appropriation du projet par la population locale et d’optimiser la pertinence du projet retenu.
Mise à jour le 24 mai 2023, précisions sur la nature du Refuge LPO
Licence Creative Common (CC BY-NC 4.0), 2023,R. Brugeat, Livry Participatif
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[1] Sur ce point, nous noterons une incohérence entre l’étude réalisé par AEI et Artelia en 2021 faisant passer le trajet de l’eau par temps de pluie de l’Étang de Verchain vers le lac de Sévigné et le conseil municipal du 20 octobre 2022 lors duquel il a été affirmé qu’il n’existe pas de connexion directe avec le lac de Sévigné. (Conseil municipal de Livry-Gargan, 2022, p. 23)
[2] Ces engagements sont issus de la « Charte des Refuges LPO », notons que cette charte, comme l’indique la LPO sur son site internet « engage moralement le propriétaire ou le gestionnaire du terrain à protéger la nature sur celui-ci. Cette charte est commune aux particuliers, entreprises, collectivités et établissement. » et que la création du Refuge LPO ne remet pas en cause les droits sur la propriété, le propriétaire conservant la libre et entière disposition du bien et la jouissance de celui-ci. Il est enfin précisé que « L’agrément « Refuge LPO » n’a pas de valeur juridique. Il n’entraîne aucune plus-value du terrain concerné ni aucun statut de protection de celui-ci hormis le droit du propriétaire. »
Les premières conclusions vous seront présentées lors de la réunion publique programmée le 27 janvier à 18h, à l’Espace Jules-Verne.
Le conseil de quartier Centre s’est attaché depuis sa création en 2015 à travailler activement autour d’une proposition de réaménagement et de réhabilitation du lac de Sévigné. Nous avons toujours pensé qu’il était un atout pour notre ville. C’est pour ainsi dire le » projet mobilisateur » de notre quartier. Après un long travail de réflexion et propositions, nous avons notamment composé et soumis en 2018 un dossier détaillé de » propositions pour l’aménagement du Lac de Sévigné » (voir ici : https://www.livry-gargan.fr/…/Dossier_de_propositions…).
Nos propositions sont intrinsèquement liées à la préservation de la biodiversité locale.
Ce dossier constituait seulement un avant-goût du travail du Conseil de quartier Centre pour le Lac de Sévigné. La réalisation d’un tel projet ne pourra se faire que sur le temps long.
Aussi une étude à été menée en 2020 avec un cabinet d’études spécialisé afin de déterminer ce qui est concrètement réalisable et vers quel chemin nos objectifs doivent être concentrés. Cette étude a débouché sur trois scénarios concernant les possibilités d’aménagement du lac. L’objectif étant de faire un choix parmi ces scénarios (voir ici : https://www.livry-gargan.fr/…/CR-Conseil-Centre…).
Des projections ont été également faites pour l’aménagement de la forêt-jardin et de la butte de permaculture. Également, en partenariat avec la Ligue pour la Protection des Oiseaux, le site sera aménagé afin d’accueillir une faune diversifiée et sera labellisé (voir ici : https://budgetparticipatif.smartidf.services/…/amenagem…).
N’hésitez pas à venir nous donner votre avis et à poser vos questions lors de ce rendez-vous de concertation !
Parmi les sujets toujours évoqués :
Déminéralisation des abords du lac,
Préservation de la biodiversité, et de l’avifaune avec un espace ornithologique ,
Aménagement d’un tour de lac,
Réappropriation de l’identité et de l’histoire locale (marquise de Sévigné, ancienne abbaye, les eaux thermales),
Ce dossier constitue seulement un avant-goût du travail du Conseil de quartier Centre pour le Lac de Sévigné, aussi une étude est en cours pour déterminer ce qui est concrètement réalisable et vers quel chemin devons-nous concentrer nos objectifs.
En effet, la réalisation d’un tel projet ne pourra se faire que sur le temps long.
Nous serons par ailleurs bientôt sur le lac en vue d’un diagnostic en marchant.