Travaux du Lac de Sévigné en 2025 : Atteintes environnementales, une « réhabilitation » précipitée ?

Depuis la mi-mai 2025, le lac de Sévigné, espace emblématique de Livry-Gargan, fait l’objet d’un chantier d’aménagement initié par la municipalité et présenté comme une « restauration des continuités écologiques ». À ce stade, les éléments disponibles (observations de terrain et documents publics) décrivent surtout une démarche paysagère (fermetures, plantations, réaménagements esthétiques) plutôt qu’une ingénierie fondée sur l’usage des riverains et livryens, des diagnostics naturalistes et citoyens, des objectifs environnementaux mesurables et un suivi indépendant.

Annoncé sans information publique préalable dédiée, le chantier est programmé sur un an et couvre l’ensemble du site. Ce tempo resserré est peu propice à une phase préparatoire approfondie ou à un pilotage écologique généralement recommandé pour des milieux relevant de la trame verte et bleue locale.

À la date de publication, aucune étude d’impact ni évaluation environnementale préalable n’a été rendue publique. Cette absence entretient l’hypothèse d’une opération portée par une logique « décorative » héritée de pratiques anciennes, plutôt que par une ingénierie des milieux fondée sur diagnostics, indicateurs et redevabilité. Elle nourrit des interrogations quant aux effets sur la biodiversité et au respect des principes de transparence et de concertation.

Périmètre temporel — Des documents et intentions existent depuis 2015 ; la présente analyse concerne la phase opérationnelle conduite en 2025. La notion de « précipitation » ne vise donc pas l’âge du projet, mais son calendrier d’exécution : calendrier compressé, absence de phasage écologique, interventions en période sensible, défaut d’étude d’impact rendue publique en amont. L’ancienneté de la gestation ne dispense pas des exigences d’ingénierie applicables au moment des travaux.

Une mise en œuvre hâtive, sans information préalable suffisante

Le chantier a débuté à la mi-mai 2025 dans une quasi-discrétion : fermeture complète du site, absence de communication publique claire et pas de concertation spécifique. Une inauguration s’est tenue le 17 mai, en présence du maire et de plusieurs élus, sans annonce formelle en amont. Habitants, riverains, associations et usagers se sont ainsi retrouvés mis devant le fait accompli.

Si l’objectif de requalification aurait pu être jugé louable dans un premier temps, la méthode interroge : un an de travaux couvrant l’ensemble du site, d’un seul tenant. Une telle stratégie du « tout, tout de suite » s’écarte des bonnes pratiques qui recommandent des interventions progressives et phasées, seules à même de préserver les équilibres des milieux (strates, habitats, cycles) et d’éviter des ruptures d’habitats préjudiciables aux espèces.

Des atteintes environnementales en pleine période sensible

Les interventions menées sur le patrimoine arboré constituent un point d’alerte majeur. Deux cèdres remarquables — un cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica) et un cèdre du Liban (Cedrus libani) — ont fait l’objet d’un élagage très sévère (suppression quasi totale des branches basses et intermédiaires, réduction importante du houppier). D’autres abattages ont été constatés, notamment à proximité immédiate du square Ahmed-Merabet.

Ces opérations ont été réalisées en pleine période de nidification (février–juin), alors que des espèces protégées fréquentent régulièrement le site. Au printemps 2025, des observations attestent la présence de cormorans (Phalacrocorax carbo) et d’un héron cendré (Ardea cinerea), utilisant ces arbres comme perchoirs et zones de repos.

Dans un tel contexte, la prudence s’impose : les articles L. 411-1 et suivants du Code de l’environnement interdisent toute perturbation intentionnelle d’espèces protégées sans dérogation préfectorale. À ce jour, aucune autorisation n’a été communiquée.

Par ailleurs, aucune étude d’impact environnemental ni notice d’incidences n’a été versée au débat local ; aucun diagnostic, aucune matrice d’impacts ni protocole de suivi n’ont été rendus publics. Cette carence nuit à la traçabilité des choix techniques et confirme l’orientation principalement « paysagère » du projet, en l’absence d’une démonstration des mesures Éviter-Réduire-Compenser (ERC) attendues pour des milieux sensibles.

Focus espèce — Le Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo)

Phénologie (Île-de-France) : nidification en colonies dès février–mars.
Statut : espèce protégée (arrêté ministériel du 29/10/2009) ; destruction de nids et perturbation interdites, sauf dérogation préfectorale dûment motivée.

Livry-Gargan — Lac de Sévigné : cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica), comparatif 2024–2025 ; à gauche, houppier étendu ; à droite, silhouette plus courte avec branches basses raccourcies.
Cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica), Lac de Sévigné (Livry-Gargan). Comparatif 2024–2025 : à gauche, état 2024 ; à droite, état 2025.
Cèdre du Liban (Cedrus libani), Lac de Sévigné (Livry-Gargan). Comparatif 2024–2025 : à gauche, état 2024 ; à droite, état 2025.

Tableau 1 — Cèdres : particularités botaniques et intérêt écologique
Espèce Particularités botaniques Intérêt écologique
Cedrus atlantica (cèdre de l’Atlas) Port conique puis tabulaire ; aiguilles bleu-vert Support possible de gros nids ; bonne résilience climatique
Cedrus libani (cèdre du Liban) Large houppier étagé ; feuillage vert franc Plateformes de repos pour grands oiseaux

Sensibilité des cèdres aux tailles. Ces conifères tolèrent mal les interventions sévères. La littérature horticole recommande des tailles légères, en saison de repos, sans excéder ≈ 20 % du volume foliaire. Focus — Cedrus atlantica supporte très mal les tailles drastiques : faible rejet après grosses coupes, risque fongique (champignons lignivores), baisse durable de photosynthèse et espérance de vie diminuée.

Tableau 2 — Lac de Sévigné (printemps 2025) : état initial / état après interventions
Point clé Situation avant Situation après (printemps 2025)
Houppier — Cedrus atlantica Dense, descendant jusqu’au sol Sections basses intégralement supprimées
Houppier — Cedrus libani Large houppier étagé Réduction drastique ; sommet seulement conservé
Nids de cormorans ≥ 7 couples Supposés détruits ou abandonnés

Effets immédiats.
— Perte d’au moins une saison de reproduction pour la colonie.
— Stress physiologique pour les deux cèdres (photosynthèse amputée ; portes d’entrée aux pathogènes).
— Diminution de la canopée locale ⇒ moindre rafraîchissement et captation de polluants.

Un déclassement silencieux d’un secteur à forte valeur écologique

En 2024, lors de l’adoption du PLUi, une séquence paysagère remarquable, auparavant identifiée dans l’ancien PLU et reprise dans plusieurs documents municipaux (dont l’Atlas de la biodiversité communale), a été déclassée. Cette requalification juridique, sans mesure de protection locale équivalente, est intervenue sans véritable débat public dédié.

Une telle évolution facilite des interventions plus lourdes, en l’absence d’un cadre écologique opposable et d’un suivi indépendant. Elle apparaît contradictoire avec l’ambition réaffirmée de faire du lac un refuge de biodiversité — d’autant que des documents municipaux successifs, ainsi que l’Agenda 2030 de Livry-Gargan, présentaient ce site comme un maillon central de la trame écologique locale.

Suppression des conifères en façade des anciennes eaux thermales en 2025

Livry-Gargan — Lac de Sévigné : montage comparatif du pin noir d’Autriche en parvis des anciennes eaux thermales ; à gauche, arbre présent (état antérieur) ; à droite, parvis en chantier sans l’arbre (2025).
Pin noir d’Autriche (Pinus nigra subsp. nigra), parvis des anciennes eaux thermales : avant (arbre présent) / après (octobre 2025, parvis en chantier).
Pin noir d’Autriche (Pinus nigra subsp. nigra), côté arrière du bâtiment sur berge : à gauche (2024) l’arbre est présent ; à droite (2025) la berge est en chantier et l’arbre n’est plus visible.

Concertation et partenariats : un écart entre discours et réalité

Le site bénéficiait depuis 2022 d’un refuge ornithologique, créé à la suite d’une proposition citoyenne (par des habitants désormais engagés dans Livry Participatif). Ce refuge a disparu des plans actuels, sans mesure de substitution ni suivi indépendant.

Dans le même temps, les communications municipales présentent la LPO comme partenaire du projet — assertion répétée lors de l’inauguration du 17 mai 2025 et dans le magazine municipal de juin 2025 (« Le projet a également été travaillé avec la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) »). Ce décalage entre communication institutionnelle et réalité opérationnelle fragilise la confiance et la crédibilité de la démarche.

Évolution du « refuge ornithologique » en 2024-2025

Maison de la Source (Lac de Sévigné) : dalles béton et parcelle minéralisée lors du chantier, août 2025.

Pour un véritable projet environnemental : des garanties nécessaires

L’ensemble des constats précédents (démarrage précipité, interventions arboricoles en période sensible, déclassement écologique, disparition du refuge ornithologique, absence d’étude d’impact et de suivi) souligne les limites d’un projet piloté par le paysager plus que par l’écologie de résultat.

Pour aligner le projet sur une ingénierie écologique robuste, plusieurs garanties seraient apparues comme indispensables :

  • Mesures in situ en cas d’impacts avérés : revégétalisation structurée, renforcement des strates arbustives, gestion douce des arbres remarquables, réactivation d’un refuge ornithologique identifié.
  • Transparence : publication des autorisations administratives, du calendrier détaillé, des diagnostics phytosanitaires et écologiques.
  • Diagnostics naturalistes complets : inventaires faune/flore multi-saisons, cartographie des habitats, identification des continuités écologiques.
  • Objectifs mesurables : indicateurs de diversité spécifique nicheuse, surfaces d’habitats fonctionnels, maintien/installation de micro-habitats (bois mort, cavités, strates arbustives).
  • Application rigoureuse d’ERC (« éviter – réduire – compenser ») : évitement en périodes sensibles, réductions in situ, compensations locales documentées.
  • Phasage écologique : interventions séquencées hors période de reproduction, gestion différenciée par zones, ajustements progressifs.
  • Suivi : protocole confié à un organisme tiers (associatif ou scientifique), indicateurs publics et bilans réguliers (T0, T1, T3).

Conclusion

Pourquoi parler de biodiversité en ville ?

En milieu urbain, chaque grand arbre constitue un micro-écosystème vertical : support potentiel de nidification, îlot de fraîcheur (ombrage, évapotranspiration), réservoir de carbone et filtre à particules. Fragiliser ou perdre un sujet âgé interrompt des chaînes d’interactions espèces–habitats dont l’effet cumulé dépasse la seule valeur paysagère.

Le lac s’inscrit dans la trame verte et bleue locale, c’est-à-dire la continuité des milieux (lisières boisées, berges, alignements) qui facilite les déplacements d’espèces et améliore le cadre de vie (ombrage, confort d’été). Présenté comme écologique, le projet du lac de Sévigné semble, dans sa mise en œuvre, largement paysager sans diagnostic, phasage et suivi. Faute d’étude d’impact rendue publique, de gouvernance ouverte et d’indicateurs mesurables, il risque de produire une requalification visuelle séduisante mais écologiquement appauvrissante.

Par ailleurs, si des documents d’intention existent depuis 2015, cela ne dispense pas, en 2025, d’un phasage respectueux des cycles biologiques, d’une évaluation environnementale accessible et d’un suivi scientifique. Enfin, indépendamment du calendrier institutionnel, les décisions d’aménagement gagneraient à s’inscrire dans une logique de pérennité écologique, d’intérêt général et de redevabilité publique, plutôt que dans une dynamique d’exécution accélérée.

Références.

  • France. Code de l’environnement, art. L. 411-1 à L. 411-3 (Protection des espèces et de leurs habitats). Légifrance.
  • Union européenne. (2009). Directive 2009/147/CE du Parlement européen et du Conseil du 30 novembre 2009 relative à la conservation des oiseaux sauvages. Journal officiel de l’Union européenne.
  • Union européenne. (1992). Directive 92/43/CEE du Conseil du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages. Journal officiel de l’Union européenne.
  • Grand Paris Grand Est. (2024). Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) : Dispositions applicables au secteur du lac de Sévigné [Document d’urbanisme].
  • Ville de Livry-Gargan. (2015). Plan local d’urbanisme (PLU) : Identification des séquences paysagères remarquables [Document d’urbanisme].
  • Ville de Livry-Gargan. Agenda 2030 [Document de politique publique].

Vue aérienne isométrique d’îlots urbains où chaque cœur d’îlot est totalement entouré d’immeubles sur quatre côtés, sans accès depuis la rue.

Cœurs d’Îlots : sommes-nous tous concernés ?

= Connectivité écologique / Urbanisme =
Septembre 2025

FICHE ENVIRONNEMENT n° 16

Leur classement dans le Plan Local d’Urbanisme (PLUi) peut concerner de nombreux habitants : propriétaires privés, copropriétés, riverains… Les cœurs d’îlots influent sur la qualité de vie, le paysage urbain, la valeur foncière et les stratégies de transition écologique.

Définition :

Un îlot urbain est un ensemble de parcelles délimité par des rues. Le cœur d’îlot en désigne la partie centrale, souvent non bâtie : jardin, cour, espace vert, terrain de pleine terre.

Dans les PLU(i), un « cœur d’îlot » correspond à un espace non construit et non imperméabilisés, protégés pour leur potentiel rôle environnemental et urbain.

Pourquoi cela vous concerne

  • Cadre de vie : plus de végétation = plus de fraîcheur en été, meilleure qualité de l’air, infiltration des eaux pluviales.
  • Patrimoine et paysage : certains quartiers voient leur caractère sauvegardé grâce au classement en cœur d’îlot.
  • Égalité entre habitants : tous les quartiers n’ont pas la même capacité à accueillir ces espaces, ce qui pose des questions de justice territoriale.
  • Propriétaires privés : une parcelle classée cœur d’îlot devient en partie inconstructible → impact direct sur la valeur foncière et les projets d’aménagement.
  • Collectivité : le classement peut transférer une responsabilité écologique vers les particuliers, si la puissance publique ne montre pas l’exemple sur ses propres terrains.

Atouts

  • Climat & confort urbain : apport d’îlots de fraîcheur en été, réduction des îlots de chaleur.
  • Eau & sols : infiltration des eaux de pluie, réduction du risque d’inondation, recharge des nappes.
  • Air & santé : amélioration locale de la qualité de l’air, diminution des polluants.
  • Biodiversité : refuge pour la faune et la flore, à condition d’être reliés par des corridors écologiques.
  • Santé Publique & Lien social : Situés sur une parcelle publique ou collective, lieux de respiration, de rencontre et d’interaction sociale, amélioration de la santé mentale.
  • Patrimoine & paysage : préservation d’espaces verts dans des quartiers historiques, protection contre la spéculation immobilière.

Limites et controverses

  • Isolement écologique : sans connexions à d’autres espaces verts, leur rôle pour la biodiversité reste marginal.
  • Inégalités territoriales : certains quartiers très minéralisés n’ont pas de cœurs d’îlots exploitables.
  • Conflits d’usage : contraintes fortes pour les propriétaires privés (perte de constructibilité, entretien).
  • Manque de transparence : critères de classement jugés opaques, manque de concertation citoyenne.
  • Transfert de responsabilités : charge écologique et financière reposant sur les propriétaires privés plutôt que sur la puissance publique.
  • Valeur immobilière : paradoxe entre valorisation des logements environnants et perte de valeur pour le terrain classé.

🏙 Cas du PLUi du Grand Paris – Grand Est : Pour l’espace repéré en cœur d’îlot, les cinq critères cumulés sont :

  • ✓ espace végétalisé ;
  • ✓ situé à plus de 5 m des bâtiments durs ;
  • ✓ couvrant au moins 3 parcelles ;
  • ✓ atteignant un seuil minimal de 100 m² (toutes parcelles confondues) ;
  • ✓ ne dépassant pas 50 % d’une seule parcelle.

Problèmes soulevés : incohérences de sélection, manque d’information des propriétaires, perte de valeur des terrains concernés.

Conclusion et conditions d’acceptabilité

Les cœurs d’îlots sont un outil utile de lutte contre les îlots de chaleur urbains et de préservation de la biodiversité. Toutefois, leur efficacité et leur acceptabilité démocratique reposent sur plusieurs conditions :

  • une intégration cohérente à la trame verte urbaine (corridors écologiques, haies, alignements d’arbres),
  • une concertation transparente et équitable avec les citoyens,
  • un soutien clair aux propriétaires privés (incitations financières, subventions, crédits d’impôt),
  • une exemplarité de la puissance publique dans l’application des règles sur ses propres terrains,
  • et une application équilibrée entre espaces publics et privés.

Pour savoir si vous êtes concerné par ces mesures, prenez le temps de vérifier le classement de votre parcelle dans le PLUi.

Réf. : Analyse de la végétalisation des cœurs d’îlots – Le cas des parcelles de grands propriétaires institutionnels », Apur, juillet 2021

Et après l’appel à idées 2008 « Habiter les cœurs d’îlot » | Agora, biennale de Bordeaux Métropole

Végétalisation en cœur d’îlot dans une copropriété parisienne – Agence Parisienne du Climat 20 juillet 2022

Jeffrey Blain, « Le modèle des super-îlots à Barcelone : un exemple de régénération d’une ville », Géoconfluences , février 2024.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Atelier_parisien_d%27urbanisme

Illustration d’un bus T Zen 3 circulant sur un site propre, accompagnée du texte "Concertation publique" : visuel générique du projet de BHNS entre Paris et Livry-Gargan.

Concertation publique sur le projet Tzen 3 (12 mai – 30 juin 2025)

Du 12 mai au 30 juin 2025, le Département de la Seine‑Saint‑Denis ouvre une nouvelle phase de concertation sur le Tzen 3, la future ligne de bus à haut niveau de service entre Paris (Porte de Pantin) et Livry‑Gargan. Réunions publiques, registre numérique et participation par courrier : faites entendre votre voix sur ce projet structurant pour la RD 933.

Les informations ci‑dessous sont issues des documents officiels du Département de la Seine‑Saint‑Denis et ses partenaires. Livry Participatif les relaie à titre purement informatif.

Concertation publique – Ligne de BHNS Tzen 3 (Paris 19ᵉ ↔ Livry‑Gargan)

Du 12 mai 2025 au 30 juin 2025

Déposer votre contribution

1. Le Tzen 3 en bref

  • Parcours : 10 km entre Porte de Pantin (Paris 19ᵉ) et Gargan (Livry‑Gargan / Les Pavillons‑sous‑Bois) via Pantin, Bobigny, Romainville, Noisy‑le‑Sec et Bondy.
  • Stations : ≈ 20 arrêts, connexions avec le métro 5, les tramways T1, T3b et T4 et, à terme, la ligne 15 Est du Grand Paris Express.
  • Temps de trajet cible : 30 minutes entre Paris et Les Pavillons‑sous‑Bois.
  • Site propre central sur la RD 933, priorité aux feux, bus articulés fonctionnant au biométhane.
  • Mise en service visée : horizon 2030 après études, autorisations et travaux.
Le projet en chiffres (source : Département 93, avril 2025)
Indicateur Valeur
Capacité d’un bus137 places (dont 32 assises)
Fréquence heure de pointeToutes les 5 min
Amplitude de service5 h 00 → 0 h 30
Réduction CO₂ visée− 40 % sur le corridor RD 933
Nouvelles plantations≈ 500 arbres/arbustes

2. Coût et financement (estimation maître d’ouvrage)

L’infrastructure est estimée à 187,7 M€ HT (hors matériel roulant), financée à 49 % Région Île‑de‑France, 30 % Département 93 et 21 % État. Le matériel roulant (≈ 16 M€) est pris en charge par Île‑de‑France Mobilités.

3. Qui porte le projet ?

Maîtrise d’ouvrage : Département de la Seine‑Saint‑Denis.
Partenaires opérationnels : Région Île‑de‑France, Île‑de‑France Mobilités, État, RATP.

4. Pourquoi une nouvelle concertation ?

Conçu en 2016, le tracé a été révisé pour mieux intégrer les enjeux climatiques, la qualité de vie des riverains et les mobilités actives. L’édition 2025 vise à :

  1. présenter le projet actualisé ;
  2. recueillir les observations du public ;
  3. arbitrer trois variantes locales avant l’enquête publique.

5. Variantes soumises à votre avis

Secteur Scénario A Scénario B
Raymond-Queneau (Pantin) Terre-plein central planté entre les voies (plus d’espaces verts) Plantations en bordure, trottoirs élargis et plus ombragés
École hôtelière / Arts de la Rue (Bobigny – Noisy-le-Sec) 1 station mutualisée pour optimiser le temps de trajet 2 stations distinctes pour une desserte locale plus fine
Terminus « Gargan » (Les Pavillons-sous-Bois / Livry-Gargan) Terminus RD 933 : performance optimale, compatibilité prolongement Vaujours Terminus avenue Victor-Hugo : correspondance Tram T4, mais rupture de site propre

6. Comment participer ? (12 mai → 30 juin 2025)

Se renseigner

  • Dossier et registre numérique : www.tzen3.fr
  • Dépliant 5 volets et dossier 16 pages téléchargeables.

Réunions publiques d’information – Concertation Tzen 3

  • PANTIN — Lundi 2 juin 2025 • 18 h 00
    Bibliothèque Elsa‑Triolet, 102 avenue Jean‑Lolive
  • BONDY — Jeudi 5 juin 2025 • 18 h 30
    Salle des fêtes, esplanade Claude‑Fuzier
  • BOBIGNY — Mardi 10 juin 2025 • 18 h 30
    École Simone‑Veil, salle Sarah‑Bernhardt, 161 rue de Paris
  • LES PAVILLONS‑SOUS‑BOIS — Jeudi 12 juin 2025 • 19 h 00
    Espace des Arts, 144 avenue Jean‑Jaurès
    Réunion la plus proche de Livry‑Gargan : faites entendre votre voix !

Contribuer

  1. En ligne : registre numérique https://www.tzen3.fr/concertation/je-participe
  2. Par courrier : carte‑T préaffranchie jointe au dépliant, à poster avant le 30 juin.
  3. Sur registre papier : à l’accueil des mairies des huit communes concernées.

7. Calendrier prévisionnel du projet

Période Phase décrite par le maître d’ouvrage
2025Concertation publique
2025 – 2027Études, procédures environnementales et enquêtes publiques
Fin 2026 – 2027Travaux préparatoires
2028Obtention des autorisations
2028 – 2029Travaux principaux
Horizon 2030Mise en service commerciale

8. Enjeux pour Livry‑Gargan et ses quartiers

Liste des potentiels bénéfices annoncés par le maître d’ouvrage :

  • Accès‑centre : liaison directe vers Paris (≈ 30 min) et vers le tram T4.
  • Trafic RD 933 : baisse de la circulation de transit & meilleure sécurité.
  • Renaturation urbaine : objectif ≈ 500 nouveaux arbres, revêtements clairs anti‑îlot de chaleur.
  • Mobilités actives : pistes cyclables du Réseau Vélo IDF, trottoirs élargis & accessibles.
  • Accessibilité universelle : quais 32 cm, guidage podotactile, rampes PMR.
  • Climat & santé : bus biométhane (− 80 % particules), objectif − 40 % CO₂.

9. Ressources utiles

📁 Consultez aussi nos archives documentaires

De nombreux documents publics relatifs au projet Tzen 3 — notamment issus des concertations de 2010 et de l’enquête publique de 2016 — ont aujourd’hui disparu des sites institutionnels ou ne sont plus accessibles au public.

Afin d’assurer une traçabilité minimale du débat public, Livry Participatif republie dans sa section « Archives » l’ensemble des documents retrouvés, librement communicables et vérifiables. Cette collection, bien que partielle et lacunaire, vise à préserver la mémoire du projet.

🔎 Accéder aux archives Tzen 3

Texte mis à disposition sous licence CC BY‑NC‑SA 4.0.
Catégories : Enquêtes/Consultations · Urbanisme · Mobilités – Mots‑clefs : Tzen 3, concertation, RD 933, mobilité durable, Livry‑Gargan, Seine‑Saint‑Denis, participation citoyenne

Hérisson européen marchant dans l’herbe à la tombée de la nuit, éclairé par une lumière bleutée avec des fleurs jaunes en arrière-plan.

Le Hérisson, un allié menacé

FICHES « BIODIVERSITÉ »

Le Hérisson commun (Erinaceus europaeus), également appelé hérisson européen, est un petit mammifère couvert de piquants (5 000 à 7 500) qu’il hérisse en se mettant en boule lorsqu’il se sent en danger.
Il possède un corps recouvert de poils raides et bruns, quatre pattes, une petite queue conique (2 à 3 cm), un museau pointu, 36 dents, des oreilles courtes (2 à 3 cm). Il mesure entre 22 et 32 cm de longueur, 12 à 15 cm de hauteur, et pèse entre 450 g et 2,5 kg selon la saison.
Son espérance de vie à l’état sauvage est d’environ 3 ans.

🏡 Habitat et mode de vie

Le hérisson vit dans les clairières, haies, friches et jardins. Il affectionne les endroits avec des cachettes et des sources de nourriture.

En automne, il prépare un nid confectionné avec des feuilles mortes et des herbes sèches pour hiberner d’octobre à avril, lorsque les températures descendent en dessous de 5 à 7 °C.

  • La présence en journée d’un hérisson non abrité est anormale et peut justifier une prise en charge.
  • Activité : nocturne, de la tombée de la nuit jusqu’à l’aube, d’avril à septembre.
  • Les mâles peuvent parcourir jusqu’à 3 km en une nuit.

🍽️ Régime alimentaire

Insectivore et omnivore. Consomme escargots, limaces, lombrics, araignées, insectes, fruits, œufs cassés, petits animaux (serpents, lézards, rongeurs, batraciens).

Contribution au jardin : Prédation de limaces, escargots, insectes ravageurs … aide à maintenir la santé des cultures.

✅ Nourriture possible en complément :

  • Eau fraîche
  • Croquettes ou pâtée pour chats / chiens
  • Légumes cuits
  • Fruits (banane, melon)
  • Noix et amandes (en petite quantité)

❌ Ne pas donner :

  • Lait (toxique)
  • Pain

🐾 Reproduction : Avril à août

Gestation : 35 jours
Portées : 4 à 7 petits, deux fois par an.
Les petits naissent aveugles, avec 100 épines blanches. Yeux et oreilles s’ouvrent à 14 jours, alimentation solide à 3 semaines, indépendants à 6 semaines.

⚠️ Protection et Menaces

Statut : À l’occasion de la COP-16 du 28 octobre 2024, une alerte a été lancée concernant le hérisson européen, lequel est sur le point d’être en voie d’extinction. Espèce protégée, il y a interdiction de le tuer, blesser, transporter, vendre ou garder comme animal de compagnie.
La violation de ces interdictions constitue un délit puni de 3 ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende.

Menaces humaines : Parmi les causes de mortalité d’origine humaine, les principales sont les pesticides (dont produits anti-limaces et escargots), la fragmentation des habitats, le trafic routier, les outils de jardinage, les noyades liées aux bassins et piscines, les feux de jardins.

Le hérisson est un allié précieux pour les jardiniers et l’environnement. Il joue un rôle essentiel dans l’écosystème. Sa protection est cruciale pour préserver la biodiversité. Vous pouvez agir contre sa disparition.

🌿 Comment l’aider ?

  • Lui offrir des abris dans votre jardin : tas de bois, feuilles, caisses aménagées
  • Bannir les pesticides et éviter les feux de jardin
  • Mettre à sa disposition de l’eau propre, dans un récipient bas et peu profond et, éventuellement, une nourriture adaptée en automne et après la période d’hivernation (mars-avril)
  • Lorsque plusieurs voisins souhaitent les protéger, relier les jardins avec des passages est idéal
  • Installer un abri à l’écart du passage pour l’hibernation et la reproduction


Un cycliste circule face à une file de voitures sur l’avenue Anatole-France à Livry-Gargan, partageant une voie étroite avec les véhicules. En arrière-plan, un poids lourd est visible.

Lettre ouverte des riverains de l’avenue Anatole-France

Nous, riverains de l’avenue Anatole-France, exprimons ici notre profonde désapprobation et notre colère face à la situation actuelle qui affecte notre avenue depuis la lettre circulaire de la mairie de fin octobre 2023 :

« Vous aurez constaté – je l’espère avec satisfaction – l’implantation récente d’une zone de ralentissement au droit des numéros 14/16. »

Il est à noter que ce ralentisseur, censé régler le problème de la vitesse excessive sur toute l’avenue, a été installé au milieu de celle-ci, suite à la demande d’un ou deux riverains pour des raisons personnelles, mais sans aucune concertation avec les riverains directement concernés.

Les modifications successives des sens de circulation et de la signalisation ont eu pour effet d’entraîner un surcroît de circulation, en raison de la convergence des véhicules venant des avenues Liégeard, Collaveri, Moutiers et de la rue Amédée-Dunois.
De plus, notre avenue est devenue un itinéraire « bis » pour les automobilistes en transit, qui utilisent des applications de type Waze ou Google Maps pour traverser la ville plus rapidement.

Cet afflux excessif de circulation dans une « avenue » aussi étroite et courte est incompatible avec le fait que celle-ci soit déclarée par la mairie comme une voie cyclable importante. En effet, cette voie regroupe d’une part une voie commune aux véhicules et aux cyclistes, et d’autre part une piste cyclable en sens inverse.

Nous constatons donc au quotidien les problèmes suivants :

1. Problèmes de sécurité

La cohabitation entre les véhicules et les deux-roues devient chaotique et dangereuse.

  • Pour « se protéger » des véhicules, la plupart des cyclistes utilisent la piste cyclable en sens inverse ; de même, les motos empruntent celle-ci pour doubler à grande vitesse, au risque d’entrer en collision avec un deux-roues en face.
  • Lors des croisements entre les différents types de véhicules, vu le manque de place, la probabilité d’accident est fortement augmentée. (Pour mémoire, l’article R.414-4 du Code de la route exige qu’en ville, il y ait un espace minimum de 1 mètre pour les dépassements.)
  • Les riverains qui souhaitent entrer ou sortir de leur garage sont contraints d’effectuer des manœuvres dangereuses pour s’insérer dans le flux ou pour rentrer chez eux, en raison du manque de visibilité et de la vitesse excessive des véhicules circulant.

2. Problème des véhicules de plus de 3,5 t

Le problème de sécurité est aggravé par la présence de poids lourds sur cette voie.

  • Suite à un échange de courriers avec la mairie, Monsieur le Maire avait répondu positivement, par courrier du 4 juillet 2024, à la demande d’interdiction des poids lourds de plus de 3,5 t.
  • Un panneau d’interdiction pour les plus de 3,5 t, ainsi qu’un panneau de limitation à 30 km/h, avaient été posés à l’entrée de la rue.
  • En décembre 2024, ces panneaux ont été supprimés sans autre explication, alors qu’ils constituaient un début de solution.

3. Problème du ralentisseur au milieu de l’avenue

Ce ralentisseur, qualifié par Monsieur le Maire de « dispositif complémentaire » censé réduire la vitesse excessive des véhicules, ne remplit pas son rôle :

  • Les véhicules prennent le début de l’avenue à pleine vitesse, freinent au dernier moment, puis réaccélèrent juste après.
  • La vitesse n’est réduite que quelques mètres en amont du ralentisseur, soit sur environ 5 mètres, pour une avenue qui en compte 200.

En revanche, ce dispositif :

  • Entraîne de graves nuisances sonores et vibratoires, rendant la vie quotidienne des riverains insupportable (même avec des doubles vitrages phoniques).
  • Génère une pollution atmosphérique liée aux émissions de CO, CO₂ et de particules fines.
  • Les chocs et vibrations, amplifiés par la présence d’immeubles hauts, se répercutent dans les halls d’entrée et constituent une source de stress préjudiciable à la santé des habitants.

👉 En conséquence, le positionnement de ce ralentisseur au milieu de l’avenue ne répond aucunement à l’objectif initial de réduction de la vitesse sur l’ensemble de la voie.
👉 En plus des problèmes cités, ce ralentisseur entraîne également une perte de valeur immobilière des biens, préjudiciable aux riverains.

4. Problème concernant la zone 30 km/h

La zone 30 est indispensable sur l’avenue pour permettre la cohabitation sécurisée des différents modes de transport, mais elle ne peut être respectée en l’état lacunaire de la signalétique :

  • Seul le panneau de fin de zone 30 est présent en bout d’avenue.
  • Un unique panneau de zone 30, peu visible, est installé à la fin de l’avenue Collaveri.
  • En revanche, les véhicules en provenance des voies Liégeard, Moutiers, Pachaud-Lainé et Amédée-Dunois n’ont aucune indication de la zone 30 et s’engagent à pleine vitesse.

👉 Il est urgent de revoir la signalétique.

5. Conclusion

La pose de ce ralentisseur ne règle ni le problème de la vitesse, ni celui de la sécurité des différents usagers de l’avenue.

Il est urgent d’agir.

C’est pourquoi nous demandons une entrevue avec Monsieur le Maire, afin de lui exposer la situation, de lui présenter notre pétition, ainsi que nos propositions pour retrouver une circulation apaisée dans notre avenue, permettant aux riverains de ne plus subir les nuisances actuelles et de retrouver un cadre de vie normal.

Les riverains de l’avenue Anatole-France


Propositions des riverains de l’avenue Anatole-France :

1. Modification du plan de circulation

Modification du plan de circulation pour dissuader les véhicules en transit, utilisant les applications type Waze, Maps, d’emprunter notre avenue (étude d’impact et mise en place de feux rouges, stops, sens interdits en amont…).

2. Suppression du ralentisseur installé au 14/16 de l’avenue

La suppression du ralentisseur installé à la hauteur du 14/16 de l’avenue qui ne règle pas le problème de la vitesse et crée des nuisances sonores et vibratoires pour un grand nombre de riverains.

Nous nous appuyons pour cette demande sur le rapport de Livry Participatif réalisé pour l’Allée Dupleix et publié le 15/09/2023 et qui crée un précédent :
« Les ralentisseurs, bien que conçus pour réduire la vitesse des véhicules, engendreraient des nuisances sonores et ondulatoires à chaque passage, perturbant ainsi la tranquillité des riverains ; des effets sur les véhicules : les ralentisseurs peuvent causer des dommages aux véhicules, en particulier à ceux à faible garde au sol, et causer une usure prématurée ; des coûts d’installation et d’entretien : la mise en place et l’entretien régulier des ralentisseurs peuvent engendrer des coûts supplémentaires pour la collectivité ».

3. Implantation d’un dispositif de réduction de vitesse en entrée d’avenue

L’implantation à l’entrée de « l’avenue » d’un dispositif permettant dès le départ de réduire la vitesse :

  • a. Rond-point franchissable (pavés autobloquants par ex.)
  • b. Chicane
  • c. Plateau de faible hauteur pour passage piétons

4. La mise en zone 30 de l’ensemble de l’avenue

La mise en zone 30 de l’ensemble de l’avenue par :

  • a. Indication « Zone 30 » sur les voies concernées (en particulier sur Pachaud Lainé au niveau du croisement avec Collaveri, Amédée Dunois)
  • b. Un panneau « zone 30 » lumineux avec marquage au sol « Zone 30 » au début de l’avenue
  • c. Un radar pédagogique indiquant la vitesse des véhicules
  • d. Un panneau « contrôles fréquents »
  • e. Contrôle effectif des véhicules par la police ou un radar

5. Interdiction de l’avenue aux véhicules de plus de 3,5 tonnes

a. Panneau d’interdiction 3,5t au début de l’avenue

b. Contrôle effectif des véhicules par la police ou un radar


Annonce de concertation préalable sur le Schéma régional des carrières d’Île-de-France, avec un fond de paysage de carrière en bleu

Concertation préalable du Schéma régional des carrières d’Île-de-France (SRC)

CONCERTATION

Organisée par la DRIEAT Île-de-France (Direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports)

Période de concertation : du 1ᵉʳ avril au 1ᵉʳ juin 2025

🧭 Qu’est-ce que le Schéma régional des carrières (SRC) ?

Le Schéma régional des carrières (SRC) est un document de planification instauré par la loi ALUR du 24 mars 2014. Il vise à répondre aux besoins en matériaux et substances de carrières du territoire tout en assurant une gestion économe et rationnelle des ressources minérales.

Le SRC appréhende l’activité économique dans sa globalité, de l’extraction à l’utilisation, en passant par la logistique nécessaire à une exploitation raisonnée à l’échelle régionale.

🗣️ Modalités de participation à la concertation

La concertation préalable se déroule du 1ᵉʳ avril au 1ᵉʳ juin 2025. Elle permet au public de formuler des observations et des propositions sur le projet de SRC.

Concertation préalable du Schéma régional des carrières d’Île-de-France (SRC)

Du 1er avril au 1er juin 2025

🗣️ Réunion publique

Cette réunion, organisée par la DRIEAT Île-de-France, aura pour objectif de présenter les enjeux du futur Schéma régional des carrières (SRC).

Réunion publique d’information – 2 avril 2025

Une réunion publique ouverte à tous se tiendra le mercredi 2 avril 2025 à 18h30 à la Maison des Associations (11 rue Caillaux, 75013 Paris).

Elle permettra à chacun de comprendre les enjeux du futur Schéma régional des carrières et de poser ses questions aux porteurs du projet.

Intervenants prévus :

  • Guillaume CHARBONNIER — DRIEAT (ressources minérales)
  • Sébastien CORNU — Tersen (relations institutionnelles)
  • Francis REDON — Président d’Environnement 93
  • Luc BLANCHARD — Co-président FNE Île-de-France

🗺️ Enjeux spécifiques à l’Île-de-France

La région Île-de-France présente des particularités qui influencent l’élaboration du SRC :

  • Forte urbanisation : avec une densité de population élevée, la demande en matériaux de construction est significative.
  • Objectifs de construction : la région vise la construction de 70 000 logements par an, ce qui nécessite une planification rigoureuse de l’approvisionnement en matériaux.
  • Enjeux environnementaux : la stratégie nationale bas carbone et la réglementation environnementale RE2020 imposent des contraintes supplémentaires en matière de durabilité et de réduction des émissions.
  • Évolutions techniques : le secteur du BTP évolue avec des projets tels que Recybéton, qui influencent les besoins en matériaux et les méthodes de construction.

📍 Un périmètre régional, des enjeux locaux

L’Île-de-France, région la plus peuplée de France, concentre :

  • une forte demande en matériaux liée aux objectifs de construction (70 000 logements par an),
  • des contraintes environnementales majeures (objectifs ZAN, trames vertes, bruit, qualité de l’air),
  • et une raréfaction des ressources exploitables à proximité des zones urbaines.

🏘️ Impacts pour les habitants

Bien que le SRC soit un document à l’échelle régionale, ses implications se font sentir au niveau local :

  • Urbanisme : les orientations du SRC peuvent influencer les projets de construction et d’aménagement.
  • Environnement : la gestion des carrières et l’approvisionnement en matériaux ont des impacts sur l’environnement local, notamment en termes de transport et de pollution.
  • Participation citoyenne : la concertation offre aux habitants l’opportunité de s’exprimer sur des décisions qui affectent leur cadre de vie.

🧾 Ressources complémentaires

📄 Documents disponibles

Les documents constitutifs du SRC sont accessibles sur le site de la DRIEAT Île-de-France :

🔗 Schéma régional des carrières d’Île-de-France : concertation préalable du public


Façade du pavillon Dionnet à Livry-Gargan en 2023, derrière une grille en fer forgé, avec un portail monumental encadré de piliers en pierre.

Le Pavillon Dionnet

PRÉSENTATION

  • Nom du bâtiment : Pavillon Dionnet
  • Localisation : 61-63 avenue du Consul Général Nordling, Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis)
  • Année de construction : 1810
  • Style architectural : Maison bourgeoise de la première moitié du XIXᵉ siècle

Le Pavillon Dionnet, construit en 1810, est un édifice emblématique de l’histoire de Livry-Gargan, à la fois par son architecture typique de la maison bourgeoise du XIXᵉ siècle et par son rôle central dans l’histoire culturelle mondiale.

Situé sur l’avenue du Consul Général Nordling, il occupe une place stratégique dans le centre de la commune, face au Château de la Forêt.

Au-delà de sa valeur locale, ce bâtiment s’inscrit dans le patrimoine culturel international, ayant été le lieu de naissance du magazine Métal Hurlant, une œuvre révolutionnaire qui marquera de façon décisive le monde de la science-fiction, du graphisme et de la bande dessinée.

CONTEXTE HISTORIQUE

À l’aube du XIXᵉ siècle, Livry-Gargan, alors une bourgade rurale, devient progressivement une destination prisée par les élites parisiennes.

L’essor des résidences secondaires et des maisons de villégiature marque cette époque. Le Pavillon Dionnet illustre cette transition : une demeure bourgeoise érigée dans un cadre bucolique, à proximité de la forêt de Bondy. À cette époque, l’attractivité du territoire se développe grâce à l’amélioration des voies de communication, facilitant les déplacements vers la capitale.

UNE ARCHITECTURE TYPOLOGIQUE

Le pavillon est un exemple livryen remarquable de l’architecture bourgeoise du XIXᵉ siècle.

  • Matériaux emblématiques de l’Île-de-France : pierres de taille et meulières
  • Clôture en fer forgé : raffinement et attention aux détails

UNE INTÉGRATION URBAINE SIGNIFICATIVE

Sa position, face au Château de la Forêt et en cœur de ville, fait du Pavillon Dionnet un repère visuel et historique pour les habitants.

L’ensemble participe à la mémoire collective de Livry-Gargan, en racontant l’évolution urbaine de la ville.

Le Pavillon Dionnet s’inscrit dans une période charnière de l’histoire urbaine de Livry-Gargan, lorsque la commune, encore majoritairement rurale au début du XIXᵉ siècle, se transforme progressivement en une destination privilégiée pour la bourgeoisie parisienne.

La construction de demeures bourgeoises comme le Pavillon Dionnet reflète ce phénomène, des résidences confortables, destinées à offrir un cadre de vie paisible, loin de l’agitation de la capitale. L’évolution du quartier illustre bien le développement de la ville au fil des siècles, avec une transformation progressive des espaces alentours pour répondre aux exigences urbaines.

LE BERCEAU DE MÉTAL HURLANT

En 1975, le Pavillon Dionnet devient le théâtre d’un événement majeur pour la culture populaire internationale :

La naissance du magazine Métal Hurlant.

Fondé par :

  • Jean-Pierre Dionnet
  • Moebius
  • Philippe Druillet
  • Bernard Farkas
  • Nikita Mandryka

Ce magazine révolutionne la bande dessinée de science-fiction, en explorant des thèmes audacieux et en adoptant un style graphique innovant.

Influence et héritage de Métal Hurlant :

  • Métal Hurlant est à l’origine d’un mouvement artistique global, inspirant de nombreux créateurs.
  • Il influence des œuvres emblématiques comme Star Wars, Mad Max et Blade Runner, ou encore les univers cyberpunk, définissant un style visuel unique.
  • Il devient une franchise internationale avec le magazine Heavy Metal, adaptation américaine qui dépasse les 230 000 ventes par numéro au début des années 80.
  • En 1981, Métal Hurlant donne naissance à un film d’animation culte, aujourd’hui une référence du genre. Ce film a également permis de faire découvrir le hard rock français, en intégrant un morceau du groupe Trust dans sa bande-son. Ce morceau correspond à la version anglaise du titre Préfabriqué 1.
  • En 1999, le film Heavy Metal voit le jour, s’inspirant du magazine et poursuivant son héritage visuel et narratif.
  • En 2012, la série TV « Metal Hurlant Chronicles » rappelle le caractère toujours actuel de l’œuvre des fondateurs du magazine.

LE PAVILLON DIONNET AUJOURD’HUI

Le Pavillon Dionnet est désormais le dernier représentant de son époque à Livry-Gargan le long de l’ancienne Route d’Allemagne (aujourd’hui RN3).

Change.org – Sauvons le Pavillon Dionnet, berceau de Métal Hurlant et patrimoine de Livry-Gargan !
Signer la pétition
Le pavillon Dionnet en 1910 – Propriété Sauvin
Le pavillon Dionnet, 2023



Avis d’enquête publique – Projet d’extension de classement Quartier Poudrerie


Préfet de la Seine-Saint-Denis

AVIS D’ENQUÊTE PUBLIQUE CONJOINTE

COMMUNES DE VAUJOURS, DE SEVRAN, DE LIVRY-GARGAN ET DE VILLEPINTE

La Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement, l’Aménagement et des Transports (DRIEAT) située au 12 cours Louis Lumière – CS 70027 à Vincennes cédex (94307) a présenté sa demande relative au projet « d’extension de classement du parc forestier de la Poudrerie » et d’inscription « des cités-jardins du parc forestier de la Poudrerie » au titre de la politique des sites conformément à l’article L.123-2 du code de l’environnement.

L’enquête publique conjointe se déroulera du 27 janvier 2025 au 25 février 2025 inclus, soit une durée de 30 jours consécutifs.

Le périmètre de l’enquête publique concerne les communes de Vaujours, de Sevran, de Livry-Gargan et de Villepinte. Le dossier complet ainsi qu’un registre d’enquête publique seront déposés dans les mairies susvisées, où ils pourront être consultés aux jours ouvrables et heures habituelles d’ouverture au public.

Les informations relatives aux projets peuvent être demandées par courrier auprès de la Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement, l’Aménagement et des Transports (DRIEAT) située au 12 cours Louis Lumière – CS 70027 à Vincennes cedex (94307).

Le dossier soumis à enquête publique peut être consulté sur un poste informatique à la préfecture de la Seine-Saint-Denis, du lundi au vendredi de 9 h à 16 h sur rendez-vous. Toute personne souhaitant consulter le dossier d’enquête est invitée à contacter au préalable le 01 41 60 60 60. Une version numérique du dossier est également consultable sur Internet aux adresses suivantes :

Toute personne qui aurait à formuler des observations concernant cette opération pourra les faire connaître pendant la durée de l’enquête publique :

  • en les consignant sur le registre d’enquête prévu à cet effet dans les lieux d’enquête cités ci-dessus, aux jours ouvrables et heures d’ouverture habituelles des services ;
  • en les adressant par écrit, au commissaire-enquêteur libellé comme suit :
    Préfecture de la Seine-Saint-Denis, Direction de la coordination des politiques publiques et de l’appui territorial, Bureau de l’Environnement,
    1 Esplanade Jean Moulin – 93007 BOBIGNY CEDEX ;
  • par voie électronique, du 27 janvier 2025 à 9h00 au 25 février 2025 à 17h00, via un registre dématérialisé accessible sur le site dédié à l’enquête à l’adresse suivante : https://www.registre-numerique.fr/parc-forestier-poudrerie
    ou via l’adresse mail suivante : parc-forestier-poudrerie@mail.registre-numerique.fr
    ou par courriel à l’adresse : pref-enquetes-publiques-environnement@seine-saint-denis.gouv.fr

Les observations reçues par voie électronique seront consultables sur le site dédié à l’enquête.

Toute personne peut, sur sa demande et à ses frais, obtenir communication du dossier d’enquête publique ainsi que des observations et propositions du public auprès du préfet de la Seine-Saint-Denis, direction de la coordination des politiques publiques et de l’appui territorial, bureau de l’environnement – 1 Esplanade Jean Moulin, 93007 Bobigny cedex – pref-enquetes-publiques-environnement@seine-saint-denis.gouv.fr

Le tribunal administratif de Montreuil a désigné le 12 décembre 2024, M. MONAURY Jean-Paul en qualité de commissaire-enquêteur et M. BONATY Jordan en qualité de commissaire enquêteur suppléant. Il se tiendra à la disposition du public pour recevoir ses observations en lieu de permanences, aux dates et heures fixées ci-après :

LIEUDATEHEURE
Mairie de Livry-GarganLundi 27 janvier 2025De 09h à 12h
Mairie de Livry-GarganMardi 11 février 2025De 14h à 17h
Mairie de VaujoursMercredi 5 février 2025De 14h à 17h
Mairie de VillepinteMercredi 19 février 2025De 14h à 17h
Mairie de SevranMardi 25 février 2025De 14h à 17h

À l’issue de cette enquête, le rapport et les conclusions de la commissaire-enquêtrice seront tenus à la disposition du public pendant un an en mairies de Livry-Gargan, de Sevran, de Vaujours et de Villepinte, ainsi que sur le site internet de la préfecture de la Seine-Saint-Denis.

La décision susceptible d’intervenir à la fin de cette procédure :

  • l’extension de classement du parc forestier de la Poudrerie au titre des sites, prise par décret en Conseil d’État ;
  • l’inscription au titre des sites « des cités-jardins » des abords du parc de forestier de la Poudrerie, prise par arrêté ministériel.

Projet d’extension de classement du parc forestier de la Poudrerie et inscription des Cités Jardins

Du 27 janvier 2025 au 25 février 2025

Déposer votre contribution

Documents relatifs à l’enquête publique


Photomontage du parc Georges-Clemenceau à Livry-Gargan en 2024 : à gauche, un arbre majestueux dans un espace verdoyant ; à droite, un terrain dévasté avec des fouilles et des déblais, en arrière-plan des immeubles.

Éclairages sur l’abandon du projet immobilier sur le parc Georges-Clemenceau

Le 5 décembre 2024, le maire de Livry-Gargan annonçait l’abandon du projet municipal prévoyant la construction d’un ensemble immobilier de 74 logements locatifs sociaux et intermédiaires accompagné d’un centre médical sur le site du parc Georges-Clemenceau.

Si nous ne pouvons que saluer cette décision d’annulation d’un projet controversé dont tous les éléments factuels soulignaient l’incohérence, il est désormais nécessaire, a minima, de restituer à cet espace vert les arbres qui lui ont été enlevé, bien qu’il demeure regrettable que les spécimens anciens aient été irrémédiablement détruits.

Si l’annonce visant à restituer au parc Clemenceau sa fonction initiale aurait pu être encourageante, la perspective évoquée d’y installer des structures sportives, telles qu’un city stade, suscite toujours des préoccupations légitimes, compromettant potentiellement sa vocation initiale d’îlot de fraîcheur et de corridor écologique dans un quartier exposé en termes d’îlots de chaleur urbain comme l’indique les cartes de l’Institut Paris Région.

Dans le cadre de sa mission d’observatoire et d’information des Livryens, Livry Participatif souhaite apporter un éclairage complet sur la situation en janvier 2025 du parc Clemenceau et sur l’historique de ce dossier.

1. Contexte initial : Une volonté de céder la parcelle (juin 2023)

La décision : Par une délibération adoptée en juin 2023, le Conseil municipal de Livry-Gargan a entériné la cession et le déclassement de la parcelle E 1819, secteur Clemenceau-Lebon-Vaujours, principale constitutive du parc Georges-Clemenceau.

L’Intérêt général évoqué : L’objectif annoncé par la ville consistait à ériger un pôle de santé assorti de logements sociaux, supposés bénéficier en priorité aux professionnels de santé, l’offre de soins médicaux de proximité étant jugée prioritaire pour les habitants. Cependant, la délibération ne mentionnait aucune clause suspensive liée à l’obtention d’une autorisation par l’Agence Régionale de Santé (ARS). Dès lors, il était légitime de s’interroger sur la destruction préalable d’un espace vert pour un projet conditionné à une décision administrative incertaine.

Une communication défaillante et orientée : Il convient de noter que les documents municipaux et la délibération ne font aucune mention explicite du parc Clemenceau, se limitant à l’usage du terme « parcelle ». Cette terminologie aboutissait à masquer la destruction d’un espace vert pourtant reconnu, dans des études commanditées par la ville elle-même, pour son rôle de corridor écologique reliant le parc de la Poudrerie à la forêt de Bondy, rôle dont le préfet faisait déjà mention dès 2015.

Cette reconnaissance en tant que « parc », officiellement admise par la mairie jusqu’en 2021, sera ensuite niée dans la communication municipale, y compris dans une vidéo filmée en contrechamp de l’espace vert, masquant ainsi les arbres du parc, refusant même de considérer ladite « parcelle » comme une zone simplement arborée.

Ce refus de reconnaissance du Parc Georges Clemenceau persiste encore en 2025, même après l’annonce de l’abandon du projet initial lorsque la municipalité évoque la « création » d’un « parc » présenté comme un « espace de nature et de loisir », évitant les termes de réhabilitation ou de réaménagement, pourtant plus appropriés pour un site à la vocation historique et écologique déjà bien établie.

A noter également que la promotion du futur « centre médical », présenté comme indispensable, s’accompagnait d’indications lacunaires : ce centre, en secteur 2 (avec dépassements d’honoraires) était prévu à proximité du Centre Municipal de Santé, sur une zone mal desservie par les transports en communs.

2. Les recommandations de la Commission d’enquête et le PLUi (été-automne 2024)

Enquête publique et recommandation n°25 (août 2024) : Dans le cadre de l’enquête publique pour la révision du PLUi (Plan Local d’Urbanisme intercommunal), la Commission d’enquête désigné par le Tribunal administratif publiait son rapport de recommandations. Dans sa recommandation n°25, la Commission, interpellé par plusieurs associations et citoyens, invitait à « reconsidérer la protection du Parc Georges Clemenceau », mettant en avant la qualité de l’argumentation en faveur de sa préservation lors de l’enquête publique et l’incohérence de vouloir préserver des cœurs d’îlot privés tout en supprimant un grand parc public. Livry Participatif faisait également mention, lors de l’enquête publique de la destruction prématurée d’une partie de sa végétation, incluant des tilleuls anciens, en période de nidification.

Validation par Grand Paris Grand Est (décembre 2024) : Le 17 décembre 2024, l’EPT Grand Paris Grand Est donnait droit à cette recommandation en classant le parc Georges-Clemenceau comme zone naturelle de loisirs dans le nouveau PLUi.

3. L’annonce du maire de Livry-Gargan

Renoncement au projet : Début décembre 2024, le maire annonçait l’abandon du projet en évoquant des « retards » dans les autorisations de l’ARS, rendant le pôle de santé inapplicable dans des délais raisonnables. Autrement dit, le pôle de santé ne serait plus réalisable dans des délais convenables, rendant caduc l’ensemble du projet. Cette justification soulève des incohérences :

  • La délibération du Conseil Municipal de juin 2023 avait enclenché la vente sans qu’il soit jamais évoqué de condition suspensive liée à l’ARS.
  • L’abattage des arbres a eu lieu avant même que la validation du projet soit confirmée par l’ARS.
  • L’absence de mention de la recommandation n°25 dans ses motifs d’annulation, la municipalité allant jusqu’à annoncer avoir elle-même demandé la sanctuarisation du parc.
  • La chronologie des évènements montre que la Commission d’enquête et le vote final du PLUi par Grand Paris – Grand Est précèdent et coïncident étroitement avec cette annonce.

Perspectives pour le parc Georges-Clemenceau

Annonce de « création d’un parc » : L’annonce municipale de la « création d’un parc » sur la parcelle Clemenceau constitue un choix de communication discutable, tant ce parc, anciennement dénommé parc du château, est un espace historique dont l’existence du château est attestée depuis le XIIe siècle, et dont le caractère naturel est encore plus ancien, faisait partie intégrante de l’ancienne forêt de Bondy.

Cette formulation soulève des interrogations sur l’avenir du site : s’agira-t-il d’un retour à son état antérieur ou d’une transformation ?

Ces différents éléments dénotent d’une absence de sincérité dans les communications relative à ce sujet, posant un problème notable majeur en termes de démocratie et de participation citoyenne, les citoyens ne pouvant apprécier les tenants et aboutissants, et la valeur d’une décision qu’en présence d’une information claire, sincère et exhaustive.

Enfin, la détermination, voire l’entêtement, avec laquelle ce projet immobilier a été défendu par la municipalité jusqu’à la fin de l’année 2024, l’absence de prise en compte, et parfois la négation, des éléments factuels s’y opposant, la communication tronquée autour du projet immobilier et les incohérences des éléments dévoilés occasionnellement, tranchent avec le motif d’absence d’autorisation de l’ARS. Une prise de conscience de l’importance du parc pour l’équilibre du quartier aurait été plus compréhensible et acceptable.

Photographie de l’ancienne gare de Gargan à Livry-Gargan, détruite depuis, témoin du patrimoine ferroviaire local.

Le patrimoine de Livry-Gargan en danger ?

Photo d’illustration : L’ancienne gare de Gargan, sur la ligne des Coquetiers, symbolise à la fois l’histoire ferroviaire et le patrimoine architectural de Livry-Gargan. Aujourd’hui disparue, elle illustre les menaces qui pèsent sur des bâtiments historiques emblématiques en l’absence de protection suffisante.

Le PLUi est un document de planification urbaine à l’échelle de l’établissement public territorial (EPT) Grand Paris–Grand Est. Après enquête publique, dans son rapport, la commission d’enquête a formulé plusieurs réserves, dont la réserve n°2, qui exige la mise en cohérence des critères d’identification du patrimoine (au titre de l’article L.151-19 du Code de l’urbanisme) et leur intégration dans le règlement du PLUi.

Article L.151-19 du Code de l’urbanisme :

« Le règlement peut identifier et localiser les éléments de paysage et identifier, localiser et délimiter […] les quartiers, îlots, immeubles bâtis ou non bâtis, espaces publics, monuments, sites et secteurs à protéger, à conserver, à mettre en valeur ou à requalifier pour des motifs d’ordre culturel, historique ou architectural […]. »

En d’autres termes, il appartient au PLUi de repérer les espaces ou bâtiments présentant un intérêt historique, architectural, culturel ou environnemental et de préciser les mesures de protection à leur appliquer. Les dispositions proposées suscitent, à Livry-Gargan, des inquiétudes quant au devenir du patrimoine bâti et des espaces verts, avec des changements importants de classement envisagés.

I. La protection du patrimoine bâti : un système fragilisé

1. Des édifices historiques auparavant protégés

Comme beaucoup de communes, Livry-Gargan se caractérise par une forte interrelation entre son patrimoine bâti et son patrimoine naturel. Les bâtisses anciennes sont souvent entourées de parcs ou d’espaces forestiers, contribuant à créer des paysages où se rencontrent histoire architecturale et richesse écologique.

Cette relation se vérifie, par exemple, avec le château du parc Lefèvre, dont les abords sont structurés en un vaste jardin. Aujourd’hui, ces parcs demeurent des lieux de convivialité, tout en conservant une valeur historique, paysagère et écologique. Pourtant, plusieurs édifices historiques protégés dans le PLU de 2015 se voient actuellement “déclassés” dans le futur PLUi, les plus emblématiques étant :

  • Le Castel Guy Mollet (rond-point des Bosquets)
    Construit dans un style de petit château, il accueille de nombreuses activités associatives et événements qui font vivre Livry-Gargan. Son entretien semble aujourd’hui délaissé, mettant en péril ce lieu.
  • Les anciennes écoles Jacob
    Témoins de l’histoire scolaire de la commune, elles illustrent l’architecture depuis les années 1890.
  • Le pavillon Dionnet
    Maison bourgeoise parisienne de 1810 et ancien pavillon familial de Jean-Pierre Dionnet, lieu fondateur de Métal Hurlant. Le pavillon est un témoin de l’histoire culturelle récente de notre ville.
  • Le bâtiment des anciennes eaux thermales du Lac de Sévigné
    Vestige d’un projet de station thermale à la fin du XIXe siècle.
  • La gare de l’Abbaye
    Située dans le quartier Danton de Livry-Gargan, mise en service en 1875, elle est le dernier vestige de la ligne Bondy-Aulnay, également connue sous le nom de ligne des Coquetiers. Cette gare a été au cœur de débats publics et de mobilisations citoyennes visant à déterminer son avenir. Elle a été sauvée grâce à une mobilisation citoyenne, du Maire CALMAT et du Député RAOULT dans les années 2000.
  • Les immeubles du boulevard Chanzy
    Témoignage de l’urbanisation de la fin du XIXe – début XXe siècle, avec façades en briques et pierre, façades ornées, et matériaux nobles.

Jusqu’ici, leur classement permettait d’empêcher ou de restreindre les travaux de démolition, de transformation, ou de modification substantielle de l’aspect des façades. Or, leurs déclassements dans le PLUi soulèvent la crainte que ces bâtiments, ayant perdu leur niveau de protection initial, voient leurs existences misent en danger.

II. Le reclassement des espaces verts : une protection amoindrie ?

1. Anciennes Séquences Paysagères Remarquables (PLU de 2015)

Le PLU 2015 de Livry-Gargan classait certaines “Séquences Paysagères Remarquables”, avec des règles strictes pour :

  • La conservation des arbres majeurs et des alignements.
  • Le maintien de la continuité écologique.
  • L’interdiction ou la forte limitation de nouvelles constructions susceptibles d’altérer ces espaces.

Les parcs Lefèvre, de la Mairie, Vincent Auriol, Bellevue ou le Lac de Sévigné bénéficiaient d’une reconnaissance claire de leur valeur paysagère, historique et environnementale, leur conférant un statut protecteur.

2. Les nouvelles catégories du PLUi

Dans le futur PLUi, plusieurs catégories remplacent ces Séquences Paysagères Remarquables :

  1. Espaces Verts Paysagers et Écologiques (EVPE) :
    • Conservent une logique de préservation du végétal existant.
    • Peuvent imposer le remplacement des arbres abattus.
    • Se rapprochent le plus des dispositions du PLU 2015.
  2. Secteurs d’Attention Écologique (SAE) :
    • Imposent des majorations de pleine terre (5 %) et d’unités de plantation (5 %) lors de nouveaux projets.
    • Restent toutefois peu contraignants pour le maintien effectif de la végétation existante.
    • Pour les espaces déjà arborés (parcs, jardins anciens), cette mesure ne garantit pas la protection de l’existant ; elle encadre davantage de futurs aménagements.
  3. Cours d’Îlots, Alignements d’arbres, Arbres remarquables :
    • Assurent des protections ciblées, mais ne couvrent pas nécessairement des zones plus vastes comme des parcs entiers.

Le point de friction majeur réside dans le fait que plusieurs parcs et jardins communaux — auparavant classés en Séquences Paysagères Remarquables — se retrouvent aujourd’hui reclassés en “Secteurs d’Attention Écologique”.

3. Un choix contesté

L’enquête publique a montré une volonté de la part des livryens de reclasser ces parcs et jardins communaux en Espaces Verts Paysagers et Écologiques (EVPE), plus proches du niveau de protection de 2015. Cela éviterait la perte de statuts protecteurs et garantirait mieux la préservation de l’existant.

Sont concernés :

  • Parc Lefèvre (présence de séquoias géants, cèdres, chênes centenaires)
  • Parc de la Mairie (alignements de chênes, charmes et érables sycomores)
  • Lac de Sévigné (essences variées, projet de réaménagement en refuge LPO)
  • Parc Vincent Auriol (diversité arboricole, situé en interface avec Clichy-sous-Bois)
  • Parc Bellevue (vues panoramiques, ensemble paysager caractéristique)
  • Parc Georges Pompidou (espace paysager et forestier, amorce du tracé de la Glaisière)
  • Parc Georges Clemenceau (espace paysager menacé de destruction)

III. Conclusion de la commission d’enquête et pistes d’amélioration

1. Échanges avec la municipalité

Dans le cadre de l’élaboration du PLUi, un entretien a été organisé le 20 juin 2024 à la demande du commissaire enquêteur avec le Maire de Livry-Gargan, M. Pierre-Yves Martin, en présence de l’élu en charge de l’urbanisme et du Directeur de l’urbanisme. Cet entretien avait pour objectif d’apporter des clarifications sur les orientations retenues dans le cadre de ce projet, notamment concernant le traitement du patrimoine de la ville.

Lors de cet échange, M. le Maire a exprimé sa satisfaction concernant les travaux réalisés en collaboration avec l’EPT Grand Paris–Grand Est, soulignant que les observations et remarques formulées dans l’annexe à la délibération du conseil municipal du 8 février 2024 avaient été prises en compte.

Dans son rapport, le commissaire enquêteur mentionne que le sujet du déclassement de plusieurs bâtiments à Livry-Gargan a été abordé. Les élus locaux justifient ces déclassements par des besoins ponctuels de mise aux normes, d’amélioration ou de rénovation, tout en arguant que le maintien du statut de bâti remarquable aurait entraîné des coûts substantiels. Ils ont cependant assuré que ces bâtiments n’avaient pas vocation à être détruits mais, au contraire, à être renforcés suite à ces travaux.

Le rapport poursuit en indiquant que de nombreuses inquiétudes citoyennes ont été exprimées concernant le devenir des bâtiments visés par les demandes de déclassement. En ce qui concerne Livry-Gargan, le commissaire note que :

« Concernant le déclassement des bâtis de Livry-Gargan, la commission constate la réponse très peu détaillée de l’EPT ; aucune justification précise n’est donnée pour chacun des bâtiments. Ces justifications auraient été de nature à éclairer au mieux le public sur le devenir de ces bâtiments et d’apprécier la trajectoire de conservation du patrimoine bâti sur la ville. »

Cette observation souligne un problème fondamental dans la gestion des demandes de déclassement. Justifier uniquement les classements des bâtiments protégés s’avère insuffisant, selon la commission. Elle insiste sur l’impérieuse nécessité de fournir des arguments clairs, documentés et circonstanciés également pour les bâtiments déclassés. L’absence de telles précisions rend les déclassements vulnérables à des accusations d’arbitraire et compromet la transparence du processus vis-à-vis des citoyens et des parties prenantes.

2. Une critique pointue de la commission d’enquête

Suite aux observations publiques recueillies, la commission a préparé un procès-verbal de synthèse, remis à l’EPT le 13 juillet 2024. Dans le premier point d’étape présenté le 31 juillet, l’EPT s’est engagé sur deux points principaux :

  • Supprimer les protections pour les bâtiments ne faisant pas l’objet d’une justification circonstanciée dans le rapport de présentation ou renforcer les justifications pour ceux qui restent protégés.
  • Réaliser une étude patrimoniale à l’échelle du territoire après l’approbation du PLUi, dont les résultats seront intégrés lors de la première révision du document.

Malgré ces propositions, la commission juge les réponses insuffisantes et affirme :

« La commission estime que les réponses de l’EPT sur les questions relatives au patrimoine et aux changements de zonage, n’apportent pas d’éclairage complémentaire suffisant pour pallier l’absence de justification claire et précise des règles énoncées dans le projet. »

Dans ce cadre, elle a émis une réserve cruciale :

RESERVE N°2 de la commission d’enquête :
« Mettre en cohérence les critères d’identification des éléments relevant de l’article L151-19 du Code de l’urbanisme, et les intégrer dans le règlement du PLUi, avant l’approbation. »

Cette réserve traduit l’aspect contraignant des exigences de la commission, qui insiste sur la nécessité d’une intégration préalable et rigoureuse des critères d’identification dans le règlement.

De plus, elle souligne que :

« Le cadre de vie, et de manière plus précise le sujet de la protection du bâti remarquable, a suscité de très nombreuses contributions du public. Des inquiétudes et interrogations ont émergé sur le devenir d’édifices classés, notamment à Neuilly-Plaisance et Livry-Gargan, sur la méthodologie de classement ainsi que sur l’information apportée aux propriétaires. »

Ces insuffisances sont particulièrement pointées dans le cas de Livry-Gargan :

« A Livry-Gargan, c’est à l’initiative d’associations que le public a contesté ces inscriptions/retraits au titre du Code de l’urbanisme, par pétitions très argumentées, déposées sur le registre numérique et en mairie. »

« Toutefois, la commission relève l’insuffisance de justifications, notamment à Livry-Gargan, apportées aux demandes de déclassement, qui devrait conduire à un retrait de ces demandes au sein de ce projet. »

Enfin, la commission préconise une démarche scientifique et concertée dans le traitement du patrimoine remarquable :

« L’inventaire du bâti remarquable devra être établi sur la base de critères objectifs, concrets, historiquement ou architecturalement justifiés, avec des partenaires dont les compétences sont unanimement reconnues tels que le Conseil Départemental, le CAUE de Seine-Saint-Denis, et les Architectes des Bâtiments de France. »

Par ailleurs, elle formule une Recommandation n°15, insistant sur la transparence et l’inclusion des parties prenantes :

« Que soient informés les propriétaires concernés par l’établissement d’un inventaire du patrimoine remarquable. »

3. Synthèse des constats de la commission

Dans son rapport, la commission souligne ainsi :

  1. Un manque de cohérence sur les classements : Les raisons exactes justifiant le déclassement de certains parcs et bâtiments ne sont pas exposées clairement au public.
  2. Une réponse “très peu détaillée” de l’EPT : Concernant la protection du patrimoine bâti et paysager, les réponses officielles n’apportent pas de justification technique ou historique précise.
  3. Une mise en cause de l’absence de démarche scientifique : La commission recommande qu’un inventaire du bâti remarquable soit établi avec des critères objectifs et en étroite collaboration avec des organismes compétents (CAUE, Conseil Départemental, Architectes des Bâtiments de France).
  4. La nécessité d’informer : Il est demandé que les propriétaires concernés soient clairement informés de ces changements de classement.
  5. Établir une étude patrimoniale complète : Avant de confirmer les déclassements, l’EPT devrait mener une véritable enquête pour évaluer la valeur historique, architecturale et paysagère des bâtiments et espaces verts.

IV. Enjeux pour Livry-Gargan : quel urbanisme pour demain ?

La révision du PLU de 2015 vers un PLUi en 2024 traduit la volonté de mettre à jour le document d’urbanisme à l’échelle intercommunale. Toutefois, une question cruciale est de savoir comment articuler les besoins de développement ou de rénovation avec la préservation du patrimoine bâti et environnemental qui fait l’âme de Livry-Gargan.

  • Au niveau du bâti : Il s’agit de ne pas compromettre l’identité architecturale de la commune sous prétexte de travaux moins coûteux où rénovation et protection patrimoniale peuvent coexister.
  • Au niveau des espaces verts : La reclassification en Secteurs d’Attention Écologique, qui se concentre surtout sur d’éventuelles futures constructions, ne protège pas suffisamment les arbres et parcs existants, pouvant conduire, à terme, à une dénaturation progressive de lieux emblématiques.

Conclusion

Dans son rapport et ses conclusions, la commission d’enquête invite l’EPT Grand Paris–Grand Est à justifier plus clairement les déclassements d’édifices et de parcs. Les retours du public soulignent l’importance de maintenir, la protection accordée à certains sites phares de la commune.

La commission préconise qu’une étude patrimoniale soit réalisée en amont de l’approbation du PLUi, et non après celle-ci, comme prévu par l’EPT. Selon elle, un inventaire préalable est indispensable pour garantir que les orientations d’aménagement et les décisions de classement ou de déclassement soient fondées sur des éléments probants et rigoureux. Ce travail en amont permettrait d’éviter toute incohérence dans les choix stratégiques et d’assurer une meilleure acceptabilité des décisions par les citoyens. En outre, une telle approche renforcerait la crédibilité et la légitimité du PLUi en tant qu’outil d’urbanisme durable et respectueux de l’héritage culturel local.

Montage photo représentant plusieurs éléments emblématiques du patrimoine de Livry-Gargan : le pavillon Dionnet, la gare de l’Abbaye, et le bâtiment des anciennes eaux thermales du Lac de Sévigné, témoins de l’histoire locale.
Patchwork de sites emblématiques de Livry-Gargan, tels que le pavillon Dionnet, la gare de l’Abbaye, et le bâtiment des anciennes eaux thermales du Lac de Sévigné.


Références

  1. Code de l’urbanisme. (2024). Dispositions relatives à la protection du patrimoine bâti et naturel (Article L151-19).
  2. Conseil Municipal de Livry-Gargan. (2024, 8 février). Délibération : Observations formulées sur le projet de PLUi.
  3. Commission d’enquête. (2024). Rapport incluant Réserves et recommandations sur le projet de PLUi.
  4. Contributions citoyennes. (2024). Pétitions et observations déposées dans le cadre de l’enquête publique à Livry-Gargan.